M. Hans-Gert Pôttering, président du Parlement européen, est revenu, hier, sur les solutions possibles au niveau européen pour faire face à la crise financière et prône l'unité face aux risques de faillites, dans une interview à une chaîne d'information française, Hans-Gert, devant la dégringolade des marchés, et l'arrivée des milliards comme par miracle 700 milliards de dollars aux Etats-Unis, 500 milliards de livres en Grande-Bretagne, 300 ou 400 milliards en Irlande, la France a également des plans de sauvetage des banques, pense que la première des leçons à tirer de cette crise financière, de la mondialisation du marché, "c'est qu'aucun pays de l'Union européenne, aucun pays des 27 ne peut choisir sa propre voie, ni la France, ni l'Allemagne, ni la Grande-Bretagne, aucun. Donc, il nous faut une position unie, et mon conseil, c'est que nous devons avoir confiance en nous. Imaginons que nous n'ayons pas une devise forte, l'euro. Il y a une grande bataille chez moi, à savoir si oui ou non nous devions abandonner le deutschemark. Mais nous avons l'euro maintenant, et de grandes personnalités comme Helmut Kohl, François Mitterrand et d'autres ont fait en sorte que l'on puisse avoir une Banque centrale avec un grand président français Jean-Claude Trichet, donc nous avons un euro stable. Et sans l'euro, je pense que les turbulences seraient encore plus grandes". Il estime que l'heure de l'Union européenne est arrivée, "c'est le bon moment pour que la France ait justement la présidence avec Nicolas Sarkozy qui essaye réellement d'avoir une position unie en Europe". Il croit qu'au sommet européen qui aura lieu mercredi ou jeudi et où le président du Parlement européen fera un discours, "qu'il y aura un signe de confiance et que nous avons besoin aujourd'hui d'une action commune en Europe pour les procédures de supervision du système bancaire, plus de contrôle et plus de transparence. L'heure de l'Europe et l'Union européenne est arrivée".Il rappelle qu'en tant que parlementaires européens, "nous disons depuis plusieurs années, en faisant le suivi de la situation financière dans le monde et de la mondialisation, qu'il nous faut une réaction européenne. Nous avons demandé à plusieurs reprises à la commission d'avoir un système de supervision, des dispositions dans ce sens". Malheureusement, il avertit : la commission européenne ne nous a jamais donné de propositions. "Ce n'est pas le moment de critiquer qui que ce soit, mais c'est un fait. La commission n'a jamais fait de proposition parce que certains pays ne voulaient pas avoir de politique unie. J'attends donc du sommet de mercredi et jeudi que maintenant il y ait un accord entre les vingt chefs d'Etat. Il nous faut avoir une action commune en Europe avec un système de supervision. Parlant de l'attitude d'Angela Merkel qui refusait de s'associer aux propositions de Nicolas Sarkozy sur l'existence d'un plan, le président du Parlement européen dit : "Je ne pense pas qu'il y ait une dispute franco-allemande. Quand quelqu'un d'un pays fait une proposition (à savoir s'il y avait réellement une proposition pour 300 milliards d'euros, les réponses de certaines parties du gouvernement français disaient qu'il n'y avait pas de proposition… mais partons du principe qu'il y en avait une). Je ne pense pas que dans ce cas ou dans d'autres, on puisse se dire que tout le monde se mette d'accord sur une proposition". D'après lui, l'Union européenne est très complexe. "Il faut discuter des grandes questions et il faut que les institutions européennes et les autres pays participent. Il faut du dialogue, de la négociation. Et vous ne pouvez pas vous attendre en une heure d'avoir l'accord sur une proposition mise sur la table. Il nous faut ce temps et je suis très content maintenant qu'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy et le président du Conseil européen jusqu'à la fin de l'année, se soient mis d'accord pour qu'il y ait une parfaite coordination, et c'est la bonne façon de faire. Et les Français avaient toujours raison, il faut une meilleure coordination dans le champ économique et financier. Et les Allemands avaient raison, il fallait défendre l'indépendance de la BCE. Et si les deux apprennent l'un de l'autre et acceptent la stabilité de l'euro, de la Banque centrale européenne et aussi le besoin de la coordination, alors je pense que nous serons dans cette configuration".