Les dépôts de banques ont enregistré une forte expansion due essentiellement à l'accroissement des dépôts provenant du secteur public et du secteur privé. Néanmoins, le Trésor public demeure le principal financier des banques publiques. C'est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture publiée par la Banque d'Algérie traitant de l'évolution de la tendance monétaire et financière au second semestre de l'année 2007. Selon la Banque d'Algérie, les dépôts des banques ont connu une croissance de 26,62 % en rythme annuel contre 19 % en 2006. Il en ressort ainsi que les flux de dépôts bancaires ont totalisé 905,02 milliards de dinars pour l'année 2007, dont 436,34 milliards de dinars au titre du second semestre 2007. En outre, le flux de dépôts bancaires provenant du secteur public au cours du second semestre 2007 s'élève à 245,50 milliards de dinars, totalisant 627,38 milliards de dinars pour l'année 2007. La Banque centrale note qu'en rythme semestriel, l'expansion a été plus forte au premier semestre 2007 (25,05 %) par rapport au second semestre de la même année (12,79 %), correspondant à un taux annuel de 41,05 %. Le même rapport note que l'accroissement des dépôts bancaires a entraîné une hausse des crédits à l'économie à 14,06 % en 2007 dont 8,16 % au second semestre. " En rythme semestriel et en rythme annuel, les crédits à l'économie enregistrent une hausse significative en 2007 par rapport à l'année 2006 (12,16 % en variation annuelle, dont 6,51 % au second semestre) ", note la Banque d'Algérie, laquelle indique qu'une plus grande part de crédits continue à être allouée au secteur privé . Il en ressort ainsi que la part de crédits distribués au secteur privé (53,29 %) a légèrement augmenté par rapport au taux atteint à fin 2006 (52,95 %), sous l'effet d'un accroissement plus important des crédits au secteur privé (14,79 %) par rapport à celui des crédits au secteur public (13,24 %). Se faisant plus précis, le rapport de la Banque centrale indique que " l'évolution des crédits à l'économie témoigne de la poursuite du trend haussier pour les crédits à moyen et long termes, dont la part relative est passée de 49,58 %, à fin décembre 2006, à 51,98 % à fin décembre 2007 ". Et d'ajouter que cette situation s'explique par le caractère favorable des conditions de financement bancaire de l'économie nationale, d'autant plus que l'augmentation des crédits d'investissement intervient en complément au fort flux de financement en provenance de la sphère budgétaire au titre des décaissements réalisés sur le budget d'équipement. " Cet agrégat est estimé à 1420 milliards de dinars en 2007, alors qu'il était passé de 806,9 milliards de dinars en 2005, à 1015 milliards de dinars en 2006 ", note le rapport. La Banque d'Algérie estime, par ailleurs, que de nouveaux projets d'investissement mixtes, notamment de type " project finance " dans les secteurs de l'eau et de l'énergie, ont émergé comme noyau d'absorption de ressources stables des banques. Les crédits hypothécaires ont également enregistré un élan appréciable en 2007. Néanmoins, le Trésor public reste le créancier net du système bancaire, à mesure que l'encours des épargnes financières du Trésor public représenté par les ressources du Fonds de régulation des recettes a atteint 3215,53 milliards de dinars à fin décembre 2007. Aussi, la situation consolidée des banques indique une créance nette sur le Trésor public (hors rachats de créances 2006-2007) pour un montant de 638,05 milliards de dinars à fin décembre 2007 contre 789,54 milliards de dinars à fin juin 2007 et 780,04 milliards de dinars à fin décembre 2006. La baisse des créances nettes des banques sur le Trésor est due à des remboursements des obligations et, surtout, à l'augmentation des avances du Trésor pour permettre aux banques le financement à long terme des investissements relevant d'une liste de projets identifiés.