Par Lyès Bensid Le nationalisme économique est mort. Vive le nationalisme ! Cette exclamation n'est pas vaine. Considéré pendant près de 20 ans de tare par les chantres du libéralisme, le nationalisme économique revit et connaît aujourd'hui une seconde jeunesse. Au lendemain de la chute du bloc communiste, la logique du marché avait pris le pas et s'est imposée comme seul principe devant régir les relations économiques et commerciales entre les nations, que dis-je ? Les relations des firmes de divers horizons.Enfin presque. Comme cela est un fait pour les relations d'ordre politique, une seule règle prime celle du plus fort. Et cela est encore vrai lorsqu'il s'agit d'intérêts purement pécuniaires. Le cas du textile chinois est plus qu'édifiant. Ceux-là même qui avaient mis le libre-échange sur un piédestal, renoncent à la primauté des marchés pour se réfugier à l'ombre de mesures protectionnistes. Si ce n'est du patriotisme économique, j'aimerais qu'on me dise ce que c'est.La crise financière qui secoue actuellement les places mondiales a, elle aussi, son lot de leçons. Qui aurait imaginé un jour que le pays le plus libéral au monde nationaliserait des institutions bancaires privées. Car il s'agit bien de cela, dans le cas de la tutelle gouvernementale américaine sur les organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae.En Grande-Bretagne, c'est la nationalisation de la banque Northern Rock qui est à la Une. Vous me diriez que ce sont des mesures extrêmes induites par une situation de crise extrême. Cela n'empêche pas le fait que ce sont des nationalisations opérées par ceux qui abhorraient toute intervention de l'Etat dans la sphère économique et qui s'indignaient lorsque les gouvernements de pays en développement, comme le Venezuela, ont décidé de nationaliser des secteurs qu'ils considèrent stratégiques dans l'objectif de préserver des ressources vitales. Dans les deux cas, c'est une question de survie, et dans l'une comme dans l'autre des situations on en a appelé à l'action de l'Etat souverain.Au fond, il n'y a aucune différence et un discours à deux vitesses à ce sujet n'aurait aucun sens. Le nationalisme économique est vital. Certains auront vite fait de l'avoir compris.