Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah a estimé, lundi à Chlef, que le fonds de la zakat pourrait devenir un outil de développement "pourvu que les gens saisissent sa signification et prennent conscience de sa portée sur les plans religieux et socio-économique". S'exprimant lors d'une cérémonie de remise aux jeunes d'attestations de crédit de la zakat, organisée à l'issue d'une visite de deux jours dans la wilaya de Chlef, le ministre a indiqué que les fonds collectés dans le cadre de la zakat "sont destinés exclusivement aux pauvres et aux jeunes postulants à la création de micro-entreprises".A cet égard, il a fait un distinguo entre les fonds de la zakat et ceux collectés après la prière du vendredi, précisant que ces derniers sont destinés au financement de projets de construction de mosquées. M. Ghlamallah a signifié, dans ce contexte, à ceux qui doutent de la destination des fonds de la zakat ou l'argent collecté lors de la prière du vendredi, de se rapprocher ou d'adhérer au comité du fonds de la zakat de la wilaya ou des comités de mosquées afin de suivre le cheminement de ces fonds et de s'assurer, en même temps, de leur destination. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs "est disposé à examiner toute requête apportant les preuves d'une destination autre que celles sus-citées", a-t-il ajouté.Expliquant la portée économique et sociale de la zakat, le ministre a indiqué qu'"elle pourra devenir un outil de développement important tout comme elle pourra contribuer à l'amélioration de la situation de milliers de familles pauvres pourvu qu'elle soit constituée en fonds et distribuée à ceux et celles qui la méritent".En revanche, "elle n'aura aucun impact sur la société dans le cas où elle est remise individuellement", a-t-il averti, en s'interrogeant à cet égard sur l'impact d'une somme de 600 ou 800 DA, remise à une famille pauvre à l'occasion de zakat el-Fitr. Ceci dit, il est nécessaire que les gens prennent conscience d'une telle donnée, a-t-il affirmé, en exhortant les imams à multiplier les actions de sensibilisation des citoyens afin de les convaincre à contribuer au fonds de la zakat. Pour rappel, un organisme national chargé de la gestion de la Zakat et des nouveaux emplois au profit des jeunes sera très prochainement créé. Cet organisme contribuera à "la gestion de la distribution de la zakat et à augmenter le nombre de micro-entreprises". Aussi, des prêts sans intérêt accordés par ce fonds ont pu financer 1 280 projets à l'échelle nationale durant l'année 2007. L'argent de la zakat permet la création de 50 000 à 60 000 nouveaux postes de travail par an et l'octroi d'aides à près de 2 millions de familles, si le devoir de la zakat est accompli de façon correcte. A noter que cent projets d'investissement au profit de jeunes chômeurs ont été financés par le fonds de la zakat, collectée en 2007, à la faveur de prêts allant de 50 000 à 300 000 DA.