Une nouvelle stratégie industrielle dans un contexte où est grande la probabilité d'une descente aux enfers du cours du baril de pétrole et également dans le contexte d'une crise financière internationale qui aura des répercussions sur les potentiels investisseurs étrangers qui préféreraient prioriser les transactions commerciales ? La question mérite d'être posée pour mettre en évidence le fait qu'il n'existe pas de prospective nationale alors que tous les gouvernants successifs parlent de l'avenir de notre économie. Toutes les décisions prises au sommet de l'Etat engagent l'avenir de notre économie. Et pourtant, il n'existe nulle part où on réfléchit collectivement et en permanence à l'avenir de notre économie, et même à l'avenir tout court. Pourquoi par exemple n'avoir pas prévu une nouvelle stratégie industrielle depuis plus longtemps que ça, et pourquoi le concept de " nouvelle " alors qu'il aurait fallu qu'il s'agisse de la continuité des grandes politiques de l'Etat ? L'impression est qu'il faudrait se contenter de réagir et non pas d'agir, alors qu'il apparait comme très probable que les pouvoirs publics n'avaient pas intégré cette idée de nouvelle stratégie du fait justement qu'ils s'attendaient à ce que réussisse massivement le processus de privatisation entamé, que la tendance à la montée des cours du baril de pétrole allait être lourde, irrésistible, certains même pronostiquant que le prix du baril finirait bientôt par franchir le mur du son, c'est-à-dire la barre de 200 dollars? Nous en sommes maintenant à craindre le pire et cela est normal pour un pays dont l'économie fonctionne grâce à la dépense publique, c'est-à-dire aux ventes des hydrocarbures. Plus que jamais ne devrait plus être juste que " gouverner, c'est dépenser ". Nos ambitions ainsi que celles de tous les pays membres de l'Opep sont indexées sur le prix du baril de pétrole. Alors, à trop compter sur le pétrole pour détailler les programmes pour le pays, à dire ce qu'il faudrait faire en dépensant ses revenus, s'il est vrai que la "harga" constitue une violation de la loi en ce sens que cela implique une sortie clandestine du territoire national, comment combattre ou juguler ce phénomène si les moyens de développement pour leur redonner l'espoir dépendent étroitement des cours du baril de pétrole et que se conjuguent à la fois la chute du prix du baril, l'insuffisance des IDE, une durée trop longue dans la mise en œuvre de la nouvelle stratégie industrielle avec, au bout, la probabilité que n'en soient pas retirés des dividendes si sont supprimées les barrières douanières, c'est-à-dire la protection de notre économie, c'est-à-dire de nos entreprises .