Par B.Chellali On a longtemps cru que la richesse d'une nation était constituée par les métaux précieux qu'elle possédait. Cette croyance a fondé une doctrine qui a pris corps au XVIe et au XVIIe siècles, le mercantilisme. Celle-ci a orienté à l'époque la politique des Etats, qui y voyaient à la fois leur richesse et la source de leur puissance. On doit à Adam Smith d'avoir contesté cette conception dans " réflexion sur la nature et les causes de la richesse des nations " où il écrit : " il serait vraiment ridicule de s'attacher à prouver que la richesse ne consiste pas dans l'argent ou dans la quantité des métaux précieux, mais bien dans les choses qu'achète l'argent et dont il emprunte toute la valeur, par la faculté qu'il a de les acheter. L'argent, sans contredit, fait toujours partie du capital national ; mais….. il n'en fait qu'une petite partie, et toujours la partie de ce capital qui profite le moins à la société ".Pour lui, la nature de la richesse des nations consiste en " toutes choses nécessaires, commodes et agréables à la vie ". sur ce point il ne sera jamais contesté, en revanche, ses thèses sur les causes de cette richesse tracent une ligne de fracture entre partisans et adversaires du libéralisme : l'intérêt personnel, la non intervention de l'Etat et le libre jeu du marché régi par la " main invisible ". La richesse créée par la nation s'entend en nature : c'est l'ensemble des biens et services propres à satisfaire les besoins individuels et collectifs et qui sont produits par l'ensemble des entreprises. On lui donne le nom de " production nationale ". elle a trois destination : la consommation finale et des ménages, l'investissement et l'exportation.La plupart des biens et services s'échangent sur le marché contre un prix : on les dits marchands. En revanche, l'enseignement dans un lycée ou le concours apporté par la police pour régler la circulation sont des services non marchands : le contribuable a payé globalement et aucun prix n'est facturé au client. Par convention, tous les biens sont considérés comme marchands. Seuls les services sont répartis en marchands et non marchands, ces derniers étant produits par les administrations publiques.La richesse créée par l'entreprise n'est pas constituée par sa production de biens et de services, mais par sa " contribution " à cette production.