A l'heure où les grandes institutions de la finance mondiale s'effilochent, de plus en plus de banques conventionnelles s'intéressent au concept de la finance islamique…Après Al Baraka Banque d'Algérie, installée depuis 1991, c'est au tour d'Al Salam Bank Algeria qui vient d'obtenir son agrément et entend démarrer ses activités en fin d'année. ADIB (Abu Dhabi Islamic ) et KFH Bank sont également en lice pour un agrément. Avec plus de 700 milliards de dollars d'actifs gérés dans le monde selon les principes de la chariaâ, la finance islamique, ce système vise à développer une offre bancaire conforme aux règles de l'islam. Elle enregistre actuellement une croissance de plus de 15 % sur les dix dernières années. Plus de 37 institutions financières opèrent d'ores et déjà en Afrique pour une population musulmane de 412 millions d'habitants. Selon une étude de Moody's, le marché estimé en Afrique est de 235 milliards de dollars pour un volume actuel de 18 milliards, un potentiel de croissance important. Signalons en outre que le marché de produits de ces banques reste très prometteur en Algérie et devra être appelé à se développer à l'avenir, d'autant plus que la loi sur la monnaie et le crédit et les textes d'application de la Banque d'Algérie visent à réguler les produits bancaires proposés par ces banques " islamiques ".A l'instar du système de la " mourabaha ", la " moucharaka ", les coopératives d'épargne, le crédit sans intérêt, le leasing et les titres islamiques (chèques) sont disponibles sur la place financière algérienne et l'accès aux avantages et prestations de ces banques est ouvert aux opérateurs économiques comme aux particuliers. Déjà qu'en matière de résultats l'on saura, et ce au titre du premier semestre 2008, que pas moins de 16,5 millions de dollars de revenus nets ont été engrangés par l'institution islamique Al Baraka Bank enregistrant ainsi une croissance de l'ordre de 102%. Ces résultats exceptionnels sont le fait du succès des produits islamiques "Mourabaha", "Ijara Mountahia Bittamlik" et des opérations d'investissement qui ont augmenté de 48% pour atteindre un montant global de 676,01 millions de dollars à la fin juin 2008.Les dépôts des clients ont, d'un autre côté, augmenté de 32%, atteignant 781,29 millions de dollars à la fin du premier semestre 2008. Pour rappel les premières activités de ce type de banques sont nées dans les années 1970 dans les monarchies du Golfe. La finance islamique a fini par prendre pied dans le système bancaire occidental en commençant par la Grande-Bretagne avec l'ouverture de sa première banque islamique en 2004, suivie par l'Allemagne. En France où la communauté musulmane dépasse les 5,6 millions d'individus, beaucoup de cercles et personnalités influentes militent pour l'entrée des capitaux islamiques dans la place financière française. Selon le rapport sénatorial français, le taux de croissance annuel de l'activité bancaire islamique est estimé entre 10 et 15% avec un marché qui pèserait quelque 700 milliards de dollars, de quoi donner des idées à plus d'un.