Les dernières mesures prises par l'Etat, concernant d'une part les investissements directs en Algérie, et de l'autre le retour à la régulation par l'Etat de l'économie nationale, suscite encore des lectures et des analyses de toutes parts. En effet, la revue Afrique Asie a consacré un dossier pour l'Algérie sur le nouveau rôle de régulateur attribué à l'Etat, ainsi que la ré-industrialisation du pays. Selon Afrique Asie, les nouvelles règles de l'investissement fixées par Abdelaziz Bouteflika s'appliquent aux opérateurs étrangers et algériens, publics ou privés. L'Algérie s'engagera seulement avec les investisseurs présentant des dossiers solides et des projets structurants. S'agissant de la stratégie industrielle, la revue s'est étalée sur les grandes mesures annoncées pour contenir la situation. Désormais, l'Etat détiendra au moins la moitié du capital dans les projets étrangers futurs, donnant ainsi un sens à la notion de partenariat. La deuxième mesure prise consiste à mieux réglementer la cession des terrains industriels, lesquels restent essentiels pour la promotion des investissements. Pour faire face à la spéculation, les terrains ne seront plus aliénés, mais concédés pour des durées contractuelles déterminées,Ils ne pourront pas être détournés. Les entreprises algériennes qui demandaient la protection de l'État face à ses concurrents déloyaux ont été entendues, selon la revue. Les nouvelles réorientations du gouvernement dans la ré-industrialisation du pays, consiste à redonner l'initiative aux opérateurs nationaux auxquels reviendra désormais la tâche de rechercher des partenaires internationaux. Pour la revue Africaine, ces décisions sont attendues par le patronat algérien, qui plaidait en faveur de ce recentrage après avoir constaté que les maigres IDE entrés en Algérie n'avaient pas été à la hauteur des espoirs mis en eux. En outre, la revue a motionné dans son dossier l'existence en Algérie d'un consensus sur la nécessité de relancer l'industrie négligée durant les vingt-cinq dernières années, après avoir eu la première place dans les investissements de l'État dans les années 1970-1980. Il faut dire que les ravages occasionnés par la désindustrialisation ont remis à l'ordre du jour l'impératif industriel. La nouvelles politique l'industrialisation se base sur l'association du public au privé, du local à l'étranger, sans exclusive. Par ailleurs, Afrique Asie considère que la mise à niveau des grandes entreprises publiques des années 1980 permettra de les doter de capitaux et de moyens technologiques pour affronter la compétition internationale et s'associer, éventuellement, avec des partenaires étrangers de leur choix. Les 133 milliards de dollars de réserves de change, constitueront la force de frappe de cette stratégie et les banques nationales, son moteur. Le programme a un triple objectif : relancer la production, faire évoluer le système de gestion actuel des entreprises publiques, développer et valoriser les ressources humaines existantes. Cependant, et selon la revue, la production industrielle est la seule à même d'assurer l'avenir et de préserver la stabilité du pays. Le discours sur la sphère réelle reprenant le dessus sur la sphère virtuelle des brokers et des spéculateurs en Bourse est une bonne nouvelle pour l'économie mondiale et les économies émergeantes comme l'Algérie. Ce retour sur terre ne peut être que salutaire en termes d'emplois, d'investissements, de sécurité et de développement à long terme.