La banque Al Baraka d'Algérie ambitionne de se développer dans le micro-crédit et annonce l'assouplissement des conditions d'accès à ce type de crédit bancaire. C'est ce qu'a déclaré le directeur général de la banque islamique El Baraka, lors d'une conférence-débat sur le financement islamique et la crise financière mondiale au forum El Moudjahid. Nacer Haidar a ajouté que l'opération se fera en partenariat avec la société suisse Fides, afin de permettre une grande présence de la Banque dans le financement des projets. Avec un capital bancaire de 2.5 milliards de dinars, la part de la banque est estimée à 1.8 % du marché bancaire global, et 15 % du marché privé. Sur la question d'une éventuelle augmentation du capital de la Banque, M. Haidar a annoncé que Al Baraka Banque a fait une demande d'élévation de son capital à près de 3.5 milliards de dinars auprès de la Banque centrale d'Algérie. En outre, la filiale d'Al-Baraka Banking Group (Bahreïn) a enregistré des résultats financiers performants en Algérie pour le premier semestre 2008, avec des revenus nets en croissance de 102 % par rapport à la même période de l'année précédente, soit l'équivalent de 16,5 millions de dollars de gain. La presse bahreïnie, qui a rapporté l'information, précise qu'entre janvier et juin 2008, les actionnaires d'Al-Baraka Banque d'Algérie ont vu la valeur de leurs actions progresser de 50 %, au moment où les actifs de l'établissement financier ont augmenté de 37 %, atteignant 995,09 millions de dollars. Avec un montant de 36,34 millions de dollars, les résultats bruts de la filiale algérienne enregistrés durant le premier semestre de l'année ont ainsi progressé de 47 % au moment où la banque a réussi à faire baisser ses charges de 17 %. Selon le premier responsable de la banque Al-Baraka d'Algérie, ces résultats exceptionnels ont été atteints en raison des croissances significatives observées dans les opérations de "Murabaha", et dans les opérations d'investissement qui ont augmenté de 48 % pour atteindre un montant global de 676,01 millions de dollars, à la fin de juin 2008. Les dépôts des clients ont, d'un autre côté, augmenté de 32 %, atteignant 781,29 millions de dollars à la fin du premier semestre. Pour sa part, le consultant manager de Isla-Invest Consultinge, dans son intervention, a estimé que Al-Baraka Banking compte faire de l'Algérie un levier de bataille en Afrique pour se retourner à la finance islamique et développer en parallèle la culture financière et la culture financière islamique. Il faut dire que l'installation d'Essalam Banque et El Salam Assurance, et la demande de la banque Abou Dhabie islamique de s'installer en Algérie va dans la perspective de développer ce financement. Mais l'entrave qui fragilise la Banque d'El Baraka algérienne est la législation actuelle qui ne se conforme pas avec les principes avec lesquels fonctionne la Banque ; sur ce sujet, Nacer Haidar a mis le point sur la nécessité de mettre un règlement spécifique, notamment la problématique de la fiscalité. Par ailleurs, et selon Ben Terdeyet, même les pays occidentaux, notamment la France en Europe prévois le recours au financement islamique. A cette occasion l'organisation d'un forum sur le financement islamique qui aura lieu à Alger le mardi prochain, s'inscrit dans cette stratégie de vulgarisation du concept. Pour rappel, la finance islamique est estimée actuellement à près de 700 milliards de dollars, et compte atteindre les 1 000 milliards d'ici l'année 2010.