La banque Al Baraka d'Algérie a amélioré durant l'année 2009 ses résultats financiers en réalisant un bénéfice net de 39 millions de dollars, alors qu'elle avait affiché un bénéfice de 33 millions de dollars en 2008. L'information a été donnée, hier, par Hichem Nacer, directeur central à El Baraka, en marge d'une conférence consacrée à la finance islamique. La rencontre, qui se tenait à Dar El Imam à Mohammadia, en marge de l'assemblée générale ordinaire du groupe, a permis également de dévoiler le nouveau logo jaune et orange de la banque. « Un nouveau slogan et un logo plus moderne afin de permettre une différenciation visuelle de la banque à travers le monde et de reconnaître aisément l'établissement financier comme c'est le cas aujourd'hui pour toutes les banques de renommée mondiale », a expliqué M. Hichem. Le responsable d'Al Baraka a mis par ailleurs l'accent sur la nouvelle orientation prise par la banque suite à l'interdiction du crédit à la consommation. « Nous nous sommes accommodés de la nouvelle réglementation et nous nous sommes redirigés vers le leasing, la micro-finance, le financement des PME-PMI, les travaux publics et le crédit immobilier à travers la formule de la location-vente », explique Hichem Nacer. La banque, qui opère selon les préceptes de la charia et qui privilégie « la mourabaha », soit une formule de prêt islamique, continue sa croissance en Algérie, détenant 2% du marché global dévolu à 90% par les banques publiques et 17% des parts de marché des banques privées. La banque, malgré sa spécificité, se plie à la réglementation bancaire algérienne qui, selon Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) – présent à la conférence – « ne prévoit pas de corridor spécifique pour la finance islamique comme c'est le cas dans certains pays ». « La réglementation est unique et valable pour toutes les banques, que celles-ci appliquent la finance traditionnelle ou islamique », souligne ainsi M. Benkhalfa qui ajoute que les banques sont libres tant qu'elles ne transgressent pas les règles prudentielles et qu'elles activent en toute transparence. M. Benkhalfa estime par ailleurs que pour 2010, il est important, dans un contexte financier mondial fragilisé, de favoriser dans notre pays « une expansion saine et des financements sains en veillant au principe de sécurité, par le biais du renforcement des rôles des pouvoirs publics, des banques mais aussi en veillant à renforcer le tissu des entreprises sans lesquelles le challenge ne pourra pas être assuré ». M. Benkhalfa a déclaré également que l'année 2010 verra l'instauration de nouvelles lois qui sanctionneront les banques ayant recours à des taux d'intérêt excessifs. Pour ce qui est du crédit documentaire, M. Benkhalfa a estimé que « les choses s'améliorent et que si les règles instaurées par la LFC 2009 resteront immuables, l'application sur le terrain se fera avec plus de souplesse s'agissant des délais et des coûts des opérations ». « La discussion est continue entre les opérateurs et les agences des banques. Et en 2010, on estime que la familiarisation avec ce mode de paiement universel sera nettement meilleure », souligne encore M. Benkhalfa