Qu'avons-nous retenu de la semaine culturelle égyptienne à Alger qui s'est clôturée sans bruit hier après l'annonce d'un programme "riche", établi dans le sillage d'"Alger, capitale de la culture arabe 2007"? Deux salles devaient regrouper les activités culturelles contenues dans l'agenda de cette semaine, la salle El Mougar et le Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Dans le premier espace aucun signe ne révélait le passage d'un quelconque être né dans cette contrée qui s'appelle mythiquement, " Oum Edounia", (la mère du monde). Drapeaux de quelques pays arabes, une grande affiche au logo terne d'"Alger, capitale de la culture arabe"….rien que çà dans cette salle du centre d'Alger où l'on a annoncé pourtant des expositions et autres rencontres. Pas grand monde non plus pour les séances cinés ou près d'une douzaine de films égyptiens, six longs métrages et six courts métrages ont été prévus dans le cadre de ce rendez-vous égyptien. Mais ce qui choque surtout, c'est "la figure" qu'offrait le Palais de la culture Moufdi-Zakaria : Officiellement on avait soutenu que des expositions concernant l'univers livresque, (livres, imprimeries…), une exposition de céramique, de photographie, de peinture, …ponctueront cette semaine qui s'est ouverte dans la même salle par un spectacle destiné aux officiels. Au quatrième jour de ce rendez-vous égyptien, nulle âme qui vive dans cet immense espace " peuplé " de quelques zrabas ( tapis) faits " maison Algérie ", quelques outils en n'hass local, une ou deux poteries, pas plus qu'une dizaine de livres édités en arabe dont les uns concernent l'incontournable, Taha Hussein. "La gardienne des lieux " nous apprend que les quatre tableaux colorés de façon criarde et montrant des signes "défigurés" sont venus d'Egypte. Pas plus que çà dans cet immense espace où aucune odeur, ni aucune couleur, ni aucune forme, ne rendent comme il se devait d'être, cet esprit tant riche de cette culture des pharaons. Plus tard, l'on nous apprend qu'il y a dans le cadre de cette semaine culturelle, une autre exposition dans une autre salle, à une vingtaine de mètres de cet espace central. Nous découvrirons une exposition plastique de haute facture. Un art de la photographie et de la peinture qui casse avec tous les classiques auxquels l'œil s'est habitué. Une quarantaine de tableaux dont la plupart sont donnés à voir dans une grande surface plastique ont été proposés par des artistes- peintres égyptiens. Le thème prédominant qui est abordé de façon aussi professionnelle qu'esthétique, est le portrait ou encore les paysages. Il y a, également, de l'art abstrait, du surréalisme à la Picasso où les visages d'hommes et de femmes sont déformés par des couleurs ocre. Des portaits en plein mouvement comme au théâtre, des formes humaines à peine visibles sont ainsi proposées dans cette exposition qui, malheureusement, n'est accompagnée ni de prospectus, ni d'un thème ni d'un titre. Il aurait peut-être fallu la mettre dans l'espace central, avec bien sûr l'essentiel, c'est-à-dire les peintres que pourraient sans doute rencontrer journalistes et rares visiteurs. Nous pouvons, ainsi, dire que cette semaine ponctuée seulement par cette excellente exposition, serait passée inaperçue tant les choses semblent être faites de manière déconcertante.