Deux jours avant la clôture -hier-, de la 13ème édition du Salon international du livre d'Alger, le traditionnel prix des libraires (prix Asilia) a été remis à un écrivain tout de même peu connu, Amar Lakhous pour son roman " Choc des civilisations pour un ascenseur ". L'écrivain, un jeune de 36 ans vivant depuis quelques années à Rome et ayant exercé comme journaliste à la radio algérienne, a témoigné toute sa gratitude en "recevant ce prix pour ce roman qui a ses racines dans le patrimoine algérien." Accompagné de sa maman extrêmement enjouée, le jeune auteur a voulu dédier ce trophée à sa famille et surtout à sa mère.Publié en 2003 par l'association, "El ikhtilaf" sous le titre "Kaïfa tardaâ eddib doun en tou'âd " (Comment téter la louve sans se faire mordre) puis réécrit en langue italienne sous l'intitulé " Scontro di civiltà per un ascensore a Piazza Vittorio ", ce livre vient d'être réédité par les éditions algériennes " Barzakh " qui ont acheté les droits d'auteur auprès de l'éditeur français "Act Sud". L'ouvrage, ponctué de proverbes et d'expressions algériennes, a été également traduit et publié par l'éditeur français " Act Sud " sous le titre "Choc des civilisations pour un ascenseur ". "Scontro di civiltà per un acensore a Piazza Vittorio ", récompensé par le prix littéraire " Flaiano ", l'une des plus prestigieuses distinctions italiennes, vient d'être, également, traduit en américain et publié par " Europa Editions " et sera prochainement traduit et édité par un éditeur hollandais et en avril 2009 par un éditeur allemand. Ancienne journaliste à la radio nationale, Amar Lakhous, a travaillé aussi à l'agence de presse italienne " ADNKRONOS " de 2003 à 2006 avant de se consacrer entièrement à l'écriture. " Choc des civilisations pour un ascenseur ", n'est pas le premier ouvrage de l'écrivain qui a signé auparavant d'autres romans notamment, " El Baq wal foursane " (Les punaises et les cavaliers) publié en 1999 en langue arabe aux éditions " Arlem " de Rome (Italie). Instauré il y a six années par l'association des libraires, le prix Asilia qui a plus une valeur symbolique que matérielle, (10 millions de centimes), récompense chaque année à l'occasion du salon international du livre, un écrivain littéraire ayant marqué par son œuvre le champ littéraire algérien. Ce prix a été instauré suite au vide criard existant chez nous en matière de trophée récompensant des efforts littéraires ou une création textuelle pouvant passer sous silence, malgré sa valeur morale ou esthétique. D'ailleurs, ce n'est que cette année que le comité d'organisation du salon international du livre a décidé de créer sept prix récompensant des ouvrages algériens écrits en français, arabe ou amazigh. Contrairement aux prix du comité d'organisation qui doivent impérativement aller pour des ouvrages d'algériens ayant édité dans une quelconque maison algérienne, Asilia récompense plutôt une aventure ou une carrière littéraire avérée. Ça n'a pas réellement une portée encourageante mais simplement une reconnaissance à l'égard de ceux qui se sont longtemps consacrés à l'écriture et ceux qui sont connus et reconnus par un public et aussi par les spécialistes. La preuve, les précédents lauréats du prix ASILIA s'appellent Yasmina Khadra, pour l'ensemble de ses œuvres, Djamel Amrani pour l'ensemble de ses œuvres, Maïssa Bey, pour son roman " Et surtout ne te retourne pas ", Waciny Laredj pour son livre " L'Emir Abdelkader " et Rachid Boudjedra pour toute son œuvre. Cinq noms qui sont loin d'être une surprise ou une révélation.