L'écrivain journaliste et lauréat du Prix international Flaiano, Amara Lakhous, a présenté, mercredi, à Alger, son dernier roman Choc des civilisations pour un ascenseur à la place Vittorio, dont la première édition fut publiée à Alger en 2004, en langue arabe, sous le titre Comment téter une louve sans se faire mordre. Invité au café littéraire, organisé en marge du Salon international du livre d'Alger, Amara Lakhous a tenu à souligner que bien que son dernier roman soit d'expression italienne, il se considérait toujours comme «un écrivain arabophone, ouvert aux autres cultures et langues». Il n'a pas manqué, à cette occasion, de décrire sa surprise en apprenant que son roman a pu décrocher ce prix en mai dernier, alors que la première édition, en langue arabe, «est passée totalement inaperçue en Algérie et ailleurs». Amara Lakhous a expliqué qu'il a fallu que son roman soit écrit en italien pour pouvoir connaître un tel succès. Il a indiqué, à cet égard, que son roman a été proposé à la traduction vers le français et le hollandais, soulignant qu'une troupe théâtrale italienne envisage l'adaptation de son roman dans une pièce. M. Lakhous a tenu à préciser que la première édition de son roman, inscrite dans la catégorie des polars, a été écrite déjà dans «un arabe italianisé» et ce, par la présence de métaphores et de signes appartenant à la littérature italienne. En outre, l'écrivain a tenu à souligner son engagement à continuer à écrire en arabe, car cette langue «offre à l'écrivain une grande occasion d'être original». Ce choix de la langue, a-t-il dit, est «un choix esthétique et politique à la fois» car, selon Amara Lakhous, un auteur à «un rôle majeur à jouer dans la société». Amara Lakhous également, anthropologue, a appelé à s'ouvrir davantage aux différentes cultures afin de «se découvrir et de mieux se reconnaître». L'écrivain et journaliste algérien a été élu en mai dernier parmi les trois lauréats de la 33e édition du Prix international Flaiano de littérature, pour son ouvrage Choc des civilisations pour un ascenseur à la place Vittorio. Le romancier algérien, qui partage cette distinction de renommée mondiale avec l'Italien Raffaele La Capria pour L'amoureuse enquête et l'Espagnol Enrique Vila-Matas pour Le mal de Montano, a reçu sa distinction au mois de juillet au cours d'une cérémonie à Pescara (Italie).