Dans les pays arabes, un manque généralisé de sécurité humaine s'oppose au développement humain. Tel est l'un des constats du rapport arabe sur le développement humain 2009, " Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes ", rapport élaboré par des chercheurs indépendants de la région. Le rapport note que la sécurité humaine est un préalable du développement humain et que son absence générale dans les Etats arabes limite les options dont disposent les populations. La sécurité humaine n'est pas uniquement une question de survie immédiate mais dépend aussi de la satisfaction des besoins fondamentaux, tels que l'accès à l'eau et aux facteurs déterminant la qualité de la vie. Selon les auteurs du Rapport arabe sur le développement humain 2009, le concept de sécurité humaine offre une perspective utile pour examiner les défis auxquels fait face la région en matière de développement humain et pour envisager les solutions à appliquer. "On tend à concevoir la sécurité en terme militaire ou comme concernant la sécurité de l'Etat", dit Amat Al Alim Alsoswa, Directrice du Bureau régional du Pnud pour les Etats arabes et Secrétaire générale adjointe des Nations unies. Mais la sécurité des personnes est menacée non seulement par les conflits et les troubles civils, mais également par la dégradation de l'environnement, la discrimination, le chômage, la pauvreté et la faim. La seule façon de permettre aux populations des Etats arabes de réaliser des progrès en matière de développement humain consiste à attaquer ces facteurs d'insécurité à leur source. Comment rétablir la sécurité humaine dans la région ? Selon le rapport du Pnud, l' instauration de la sécurité humaine dans les pays arabes est possible. Désormais, en renforçant l'Etat de droit pour garantir le respect des libertés et des droits essentiels, offrir des possibilités à tous et résoudre les conflits particulièrement déstabilisants liés au pouvoir et aux ressources. Par ailleurs, alors que certains analystes, concentrant leur attention sur les Etats arabes, considèrent les différences en matière d'identité comme une source d'insécurité dans ces Etats, les auteurs du rapport considèrent que la diversité des populations des pays de la région exige une gestion judicieuse de la part de l'Etat dans le cadre général de la pleine citoyenneté. En protégeant l'environnement au moyen d'un renforcement des institutions, de l'adoption et de l'application de lois, de la prise en compte de l'environnement dans la planification du développement et de la sensibilisation à l'écologie par l'éducation des jeunes. En effet, en protégeant les droits de la femme, par la modification des lois et des attitudes qui renforcent la discrimination envers celle-ci. La richesse tant vantée des pays arabes provenant des hydrocarbures présente une image trompeuse de leur situation économique, qui masque les faiblesses structurelles de nombreuses économies arabes et l'insécurité des pays et des populations qui en résulte, en luttant contre la pauvreté et en éliminant la faim qui persiste malgré la richesse de la région. Il est estimé que 20 % de la population de la région arabe vivent en deçà du seuil de pauvreté. En améliorant la santé publique, en élargissant l'accès à des soins de santé de qualité et d'un coût abordable, en mettant fin à l'occupation, aux conflits armés et aux interventions militaires qui infligent d'immenses souffrances humaines, anéantissent des décennies de développement économique et minent les fragiles progrès de la réforme politique en renforçant les forces extrémistes et en réduisant l'influence des modérés. Dans la région arabe, plus de 17 millions d'habitants ont été forcés de fuir de chez eux devant les conflits armés, ce qui en fait la plus grande région du monde qui possède le plus grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées. Ouzna Mesroua