Quinze jours à peine après le coup de gueule lancé par Yasmina Khadra contre les institutions françaises qui n'ont pas mis son dernier livre, "Ce que le jour doit à la nuit " dans la liste des prix littéraires, un jury de téléspectateurs français ont décerné vendredi dernier le Prix Roman France Télévision 2008 pour le même livre paru chez Julliard et réédité par Sedia en octobre dernier. L'auteur de " Cousine K " clamait fort dans un entretien accordé en novembre au quotidien français Le Parisien, que " toutes les institutions littéraires " se seraient liguées contre lui et dénonçant les "aberrations parisianistes " des ces mêmes institutions qui ont écarté son dernier roman des principaux prix littéraires. Pas de Goncourt, ni de Fémina ni de Renaudot, ni le Médicis pour Yasmina Khadra , actuel directeur du Centre culturel algérien à Paris, et aussi officier des Arts et des lettres et chevalier de la Légion d'honneur (pour ne citer que ses distinctions françaises). L'auteur de "Les hirondelles de Kaboul " a remporté cette récompense au 4e tour de scrutin à 13 voix contre 12 pour Jean-Marie Blas de Roblès pour " Là où les tigres sont chez eux " (Zulma). Les six livres sélectionnés par un premier jury présidé par Olivier Barrot, et composé des animateurs et journalistes culturels de France 2, France 3, France 5 et RFO, ont été départagés par un jury de 25 téléspectateurs. Après le succès des " Hirondelles de Kaboul " (2002), de " L'Attentat " (2005) et des " Sirènes de Bagdad " (2006), l'écrivain retourne à l'Histoire de l'Algérie avec " Ce que le jour doit à la nuit ", un roman fleuve dans lequel il raconte les affres du colonialisme à partir de 1930. Dans ce roman, Khadra analyse la nature de la double culture franco-algérienne avec son talent de conteur. Internationalement reconnue, l'œuvre de Yasmina Khadra est aujourd'hui traduite dans 34 pays. L'auteur a obtenu le Prix des Libraires lors du salon international du livre d'Alger (SILA) 2006 avec " L'Attentat ". Son roman " Les hirondelles de Kaboul " a été consacré meilleur roman de l'année aux États-Unis. Ses ouvrages intéressent également le cinéma. L'Attentat est en effet en cours d'adaptation à Hollywood tandis que " Les Hirondelles de Kaboul " devrait être réalisé en France, alors qu'une version filmée de " Morituri " a été réalisée il y a deux ans par l'Algérien Okacha Touita. Dans son dernier livre " Ce que le jour doit à la nuit ", l'auteur revient à son pays natal, l'Algérie, après nous avoir emmenés en Palestine avec "L'attentat ", en Irak avec " Les sirènes de Bagdad " et en Afghanistan avec " Les hirondelles de Kaboul ". Décoré déjà en février dernier du trophée de la Légion d'honneur des arts et des lettres, l'écrivain et directeur du Centre culturel algérien de Paris, Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, a reçu également un autre trophée, celui de " créateur sans frontières ". Le premier trophée il l'avait reçu des mains d'une des personnalités françaises très influentes dans le monde de la culture, Frédéric Mitterrand, alors que le second lui a été décerné par l'organisme " Cultures France".