Après la reconnaissance en public du ministre de l'Education nationale, et pour la première fois, la suppression de l'enseignement secondaire technique et prétendu que celui-ci allait renaître de ses cendres dans l'enseignement professionnel. Et après l'annonce de céder incessamment cinq lycées techniques avec tout leur matériel au secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, initiant ainsi la seconde phase du plan de démantèlement de l'enseignement technique, qui consiste à se débarrasser d'un certain nombre de lycées techniques et de technicums. Aussi, le ministre de l'Education nationale qui, pas plus tard qu'avant-hier, pour en finir avec l'enseignement secondaire technique, martelait sans cesse que l'enseignement technique est une "spécialisation précoce", a insisté tout au long de cette rencontre sous prétexte d'une illusoire adaptation de l'école aux besoins économiques du pays, sur la nécessité d'une orientation active des collégiens et des lycéens, c'est-à-dire des adolescents de 15 ans, vers la formation professionnelle. A ce titre, la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT) informe, par un communiqué, que derrière cette orientation précoce se cache en réalité une remise en cause du droit à un enseignement secondaire accessible à tous les jeunes algériens, et, de la sorte, faire jouer la carte de la sélection sociale en réservant les filières universitaires aux milieux sociaux les plus favorisés. Autrement dit, cette orientation précoce n'est pas du tout favorable pour les familles les plus démunies. Pour la CNLTT, la mise en œuvre de cette orientation dans le système éducatif algérien, introduit une rupture de fond dans la priorité qu'accordait la nation à l'éducation et constitue une régression sociale sans précédent aux dépens de l'avenir des jeunes de ce pays. Car il devient de plus en plus clair que seules des considérations de régulation des flux d'élèves, de réduction de l'offre pédagogique et d'une hypothétique adaptabilité au marché, guident malheureusement aujourd'hui la politique éducative nationale. C'est pourquoi la CNLTT souhaite attirer l'attention des parents, mais aussi des enseignants, sur les conséquences néfastes d'une orientation précoce qui ne constitue évidemment pas une réponse digne d'un Etat aux difficultés de sa jeunesse. Elle a, de surcroît, la fâcheuse particularité d'éluder les causes profondes de la déscolarisation et de l'échec de nos élèves.