Il y a un fait établi : L'économie de la Libye essentiellement basée sur l'agriculture, a pris son véritable envol en 1958, date de la grande découverte de l'or noir dans ce pays qui fait trois fois la France, et qui est l'un des plus grands pays africains. Avant donc 58, l'agriculture constituait le fondement de l'économie libyenne même si les cultures étaient limitées aux régions côtières. L'élevage jouait un rôle important dans cette société de tradition nomade. L'exploitation pétrolière modifia de fond en comble l'économie libyenne. Mais la Libye a longtemps soufferts de l'embargo américain, motivé essentiellement par les accusations dirigées par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis contre le régime de Tripoli, soupçonné d'être impliqué dans différents attentats terroristes, notamment celui de Lockerbie. Cet embargo s'il ne concerne pas les exportations pétrolières, il alimente cependant l'inflation (30p.100 en 1994), contribue au développement d'un marché noir et prive le pays d'un accès à la technologie occidentale. Agriculture La majeure partie de la terre arable et des pâturages se trouve en Tripolitaine. Quelque 250 000ha sont irrigués et le projet de "rivière artificielle", dont la construction a commencé en 1984, a pour but d'en irriguer 180 000autres. La première tranche, inaugurée en 1991, fournit moins du cinquième de la quantité d'eau initialement prévue, en raison de défaillances techniques et d'une forte évaporation. 15p.100 de la population active travaillent dans le secteur agricole qui réalisait, en 1995, 8p.100 du PNB. Les principales productions sont le blé (15 0000t par an), l'orge (145 000t), les olives (72 000t) et les dattes (76 000t). L'élevage nomade tient une place très importante. Le cheptel comprenait, en 1993, 7,2millions de têtes avec une prédominance des ovins. La pêche est, en revanche, peu développée, avec 8 800t pêchées en 1993. Les terres cultivables sont concentrées sur la côte. Des palmiers-dattiers, des oliviers et des orangers poussent dans les oasis. L'accès à l'eau constitue l'une des priorités du pays. Un système de canalisation devrait transporter, sur plus de 4 000km, l'eau pompée dans la nappe phréatique du désert libyque jusqu'au nord (Tripoli et Benghazi).
Mines et industrie Le pétrole est la principale source de revenus de la Libye qui produisait, en 1994, 68 millions de tonnes de pétrole dont 61millions étaient exportés, ce qui place le pays au quatorzième rang mondial des producteurs. Le gaz naturel, dont la production s'élevait à 6,4 milliards de mètres cubes en 1993, est essentiellement destiné à la consommation intérieure. Les réserves sont très importantes (1300milliards de m3). L'industrie libyenne est fondée sur le raffinage du pétrole (40p.100 du pétrole brut) et l'industrie pétrochimique. La manne pétrolière et la faible population ont permis de très lourds investissements. Le complexe sidérurgique de Misurata, qui a coûté 12 milliards de dollars, ne fonctionne, cependant, pas au maximum de ses capacités. Les biens de consommation sont totalement importés. Le gaz naturel, le gypse, le calcaire, le sel de mer, la potasse et le natron sont exploités en moindre proportion. Et le pétrole représente la quasi-totalité des exportations de la Libye. La Libye est dotée d'un réseau autoroutier sur la côte. Des routes relient Tripoli à Tunis, en passant par Benghazi et Tobrouk, à Alexandrie. Une route partant de Sebha, dans l'intérieur du pays, assure la jonction du Sud avec l'autoroute côtière. La compagnie aérienne nationale, Libyan Arab Airlines, est pratiquement paralysée en raison de l'embargo aérien. Pour compléter les installations portuaires de Tripoli, Benghazi et Tobrouk, un nouveau port a été créé à Misurata en 1978.
La Libye libéralise son économie Amorcé en 2003, le processus de libéralisation de l'économie libyenne connaît chaque année de nouvelles avancées. Les grandes lignes du programme : l'encouragement du secteur privé et de l'économie de marché, la privatisation d'entreprises publiques, l'institution d'une Bourse de valeurs et la décision d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce. L'encouragement du secteur privé et de l'économie de marché, la privatisation d'entreprises publiques, l'institution d'une Bourse de valeurs ainsi que la décision du pays d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la coopération avec le Fonds monétaire international (FMI) constituent les principaux points des réformes arrêtées dans le cadre de cette politique économique. Plusieurs autres décisions ont été arrêtées par la Libye, visant l'activation et l'accroissement du mouvement commercial dans le pays, notamment la création de zones de libre échange à Benghazi, la deuxième ville du pays, et Muserata (220 km à l'est de Tripoli) et l'appel à l'investissement extérieur dans le pays. Ce processus de libéralisation de l'économie libyenne a été amorcé en 2003, au moment où l'économie du pays, essoufflée depuis près de trois décennies par les méfaits du secteur public, les entraves de la bureaucratie ainsi qu'une décennie d'embargo, a commencé à retrouver une nouvelle vigueur, suite à l'appel lancé par le leader Kadhafi devant le Conseil général libyen de la planification en 2002 pour la mise en place de réformes économiques. A l'issu, de cet appel, le secrétariat du comité populaire général libyen a reçu des Congrès populaires de base une enveloppe de 35 milliards de dollars pour la réhabilitation des infrastructures, la modernisation de l'industrie pétrolière ainsi que la création de sociétés mixtes avec des investisseurs privés locaux et étrangers dans les domaines du tourisme, des télécommunications, de la santé, du transport aérien, de l'électricité et de la pêche maritime. Cette orientation survient aussi à un moment où les autorités publiques libyennes sont de plus en plus conscientes de la nécessité de trouver des ressources alternatives au pétrole, richesse tarissable. D'où les nouvelles options envisagées dans le secteur très prometteur du tourisme, ainsi que du commerce international avec la création de zones de libre-échange. Le 1er janvier 2004, le programme de restructuration de l'économie libyenne, fondé jusqu'alors sur le secteur public, a été lancé. Exécuté en trois phases d'ici au 31 décembre 2008, il vise le transfert de la propriété vers le secteur privé de 360 unités économiques agissant dans l'industrie, l'agriculture, les ressources animales et maritimes et l'industrie pétrolière. Le programme de restructuration de l'économie vise, également, à impliquer les banques, à travers l'octroi de lignes de crédit et des facilités financières, dans l'ouverture du marché libyen aux entreprises étrangères. En somme, le processus engagé par la Libye pour libéraliser son économie et la rendre plus efficiente semble avoir franchi son ultime étape et apparaît, de ce fait comme une option irréversible en vue de rendre l'économie et les entreprises du pays plus compétitives et surtout mieux adaptées aux réalités économiques mondiales.