Par Rachid Mahi Depuis la Seconde Guerre mondiale, les échanges internationaux ont été les moteurs de la croissance des Pays développés à économie de marché (PDEM). En dépit des successives crises, le commerce mondial n'a cessé de progresser en raison de l'interdépendance accrue entre les Etats .On a ainsi assisté à la naissance du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade ou Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce) qui a permis de libéraliser les échanges par une réduction des barrières tarifaires et des barrières non tarifaires et la formation de blocs régionaux, qui a contribué au développement du commerce intra régional, 50% du commerce international de marchandises étant réalisé par des pays appartenant à des blocs régionaux. Cette augmentation du commerce international en volume présuppose, donc, une augmentation de la production dans les pays en voie de développement (PED). Sachant qu'il constitue un puissant moteur de changement économique, social et environnemental, sa croissance et sa libéralisation modifient la façon de travailler et de vivre des populations du monde. Or, ce que l'on constate demeure très loin du concept théorique qui veut que le développement du commerce mondial impliquant le développement de la production permettrait l'amélioration du niveau de vie d'une grande partie de l'humanité. Le constat est malheureusement là pour nous le prouver. Les systèmes mis actuellement en place ont plus qu'aggravé la situation de certaines régions du monde à l'instar de l'Afrique et ce, en créant des déséquilibres souvent insurmontables. Certes, l'insertion de certains pays dans les échanges internationaux leur a permis de sortir d'une extrême pauvreté, mais de nombreux pays restent en marge du commerce international et celui-ci est également source d'inégalités entre, d'une part, les PED eux-mêmes et, d'autre part, entre les PED et les pays développés. D'aucuns n'ignorent aussi que l'OMC et son organe l'ORD (Organe de règlement des différends) sont venus remplacer l'ancien système qu'était le GATT. Un des principes qui sous-tend que l'OMC se résume à amener les pays à réduire tous les obstacles au commerce et à favoriser la libre concurrence. Il se trouve que cette structure est devenue tellement puissante qu'elle impose et dicte désormais à ses 148 membres, en général les PED, la marche à suivre. Interprétant les accords, elle prend ainsi des mesures disciplinaires à l'encontre des mauvais élèves. Les exemples sont légion : Irak, Libye, Palestine et l'Iran pour ne citer que ces derniers. Ce qui tend à dire que les règles de l'OMC s'imposent et passent avant tout, même avant les droits humains fondamentaux, les normes sociales, environnementales ou autres. En somme, un pouvoir qu'aucune instance ou institution internationale, ne possède.