Plusieurs agriculteurs et membres d'exploitations agricoles situées dans les wilayas du nord-est du pays évitent d'utiliser les engrais chimiques, inscrits depuis le début de cette année sur la liste des produits chimiques dangereux, qui demandent des autorisations et des mesures de protection pour les transporter.L'ensemble des agriculteurs producteurs estiment que l'application effective des dispositions de la note interministérielle n°03/451, datée du 01/12/2003, sans la publication de ses notes d'application, représente une réelle barrière pour ces derniers, notamment pour les agricultures stratégiques, en premier lieu celles des grains et de la pomme de terreL'application de la même note interministérielle a ouvert le champ large à la contrebande. Les prix de ces engrais sur le marché noir sont trois fois plus élevés .Les agriculteurs s'inquiètent que les changements apportés ne réduisent les rendements agricoles. Les agriculteurs évitent d'attendre les autorisations officielles pour acheter ces engrais et les transférer sous escorte, contre des frais et des autorisations nécessitant même l'inscription de leurs noms. Ces agriculteurs évitent d'acheter ces engrais de façon officielle de crainte d'être exposés à des poursuites judiciaires au cas où des attentats seraient commis en utilisant ces engrais.Selon les déclarations des opérateurs commerciaux, ces mesures de sécurité ont épuisé financièrement les agriculteurs. Ali Tabet, directeur d'Agrifert à Annaba, a déclaré à la presse que le transport de ces engrais d'Annaba à Alger coûtait auparavant 30 mille dinars, cependant, avec ces nouvelles mesures, cette opération revient actuellement à 100 mille dinars Pourtant, le ministère de l'Agriculture a appelé, cette semaine, par le biais d'un communiqué, les agriculteurs à lancer une alerte au mildiou, de la pomme de terre.Le département de Rachid Bénaissa a recommandé dans ce contexte aux agriculteurs de procéder au traitement chimique préventif avec les produits phytosanitaires appropriés.Les problèmes liés aux engrais ont commencé à se faire sentir depuis février 2008 .lorsque le gouvernement algérien a lancé un nouveau programme visant à réglementer et surveiller la vente et la distribution des engrais chimiques utilisés par les agriculteurs, mais aussi par les terroristes. La vente et la distribution des engrais chimiques est ainsi surveillée de plus près, pour empêcher que ces produits ne soient utilisés par les terroristes pour la fabrication d'explosifs.