De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les nouvelles directives et autres dispositions relatives à la distribution des engrais chimiques destinés à l'agriculture ont pris de court l'ensemble des agriculteurs au niveau de la wilaya, qui n'ont désormais que les dépôts des entreprises fabriquant les produits azotés pour effectuer leurs achats en engrais et autres produits chimiques nécessaires à la fertilisation du sol et à la préparation de leur terre pour la prochaine campagne des labours- semailles. En effet, après la flambée enregistrée dans le prix de ces produits, ces agriculteurs ont été informés, par les organismes agréés par les autorités pour la vente des engrais, de respecter certaines dispositions contenues dans une correspondance datée du 22 avril 2008 et envoyée par le ministère de l'Energie et des Mines aux sociétés qui fabriquent et commercialisent les engrais, dont la SPA ASFERTRADE de Aïn Defla, et à d'autres entreprises. Ainsi, il est exigé, entre autres, la présentation de la carte d'agriculteur réglementaire pour chaque client, l'établissement d'un bon de commande dûment visé par les services agricoles et de soumettre tout transfert de produits chimiques à la présence d'une escorte par les services de sécurité requis par le wali et sur demande de l'entreprise. Ces mesures prises par les pouvoirs publics afin d'empêcher «l'utilisation à des fins explosives des produits azotés» ont été qualifiées d'entraves pouvant engendrer des pertes considérables et des baisses de récoltes. Les agriculteurs se disent être seuls à en subir les conséquences. Ils ont ajouté qu'ils sont sur le point de préparer leurs terres pour la pomme de terre de saison et la nouvelle campagne des labours-semailles ; le besoin en engrais et autres produits azotés est plus qu'indispensable. Sur un autre plan, la SPA Fertial, dont le siège social est situé à Annaba, a transmis des requêtes aux ministères de l'Energie et des Mines et de l'Agriculture au sujet des autorisations pour la vente des engrais, indiquant avoir appliqué les nouvelle mesures, même si ces dernières risquent de ralentir la consommation des engrais produits. La même société a demandé si elle doit continuer à exiger de ses clients la présentation de ladite autorisation de transport et d'escorte notamment pour les agriculteurs qui s'approvisionnent à partir des dépôts et de l'usine par leurs propres moyens de transport. D'autre part, les autres agriculteurs indiquent que les nouvelles mesures vont engendrer des coûts supplémentaires pour les engrais et peuvent pousser des agriculteurs à ne pas procéder à la compensation des besoins de leurs terres en éléments minéraux et autres nutriments destinés à la pomme de terre. Ils redoutent aussi une flambée des prix, notamment l'urée de 46% dont le quintal avait atteint 3 000 DA au mois d'octobre alors qu'il est à plus de 6 500 DA cette année. Une situation inextricable, ajoutent les fellahs, qui peut avoir des conséquences néfastes sur l'agriculture, notamment les productions céréalières et maraîchères, au cas où les pouvoirs publics n'interviendraient pas dans le sens de rendre raisonnable le prix de ces produits disponibles.