Hier les Palestiniens fêtaient le 20e anniversaire de la déclaration d'indépendance du Conseil national palestinien. Néanmoins, deux décades sans passer sans pourtant la situation est toujours aussi précaire dans les territoires occupés. Israël a fermé au cours des derniers jours les points de passage vers Gaza, interrompant l'acheminement des convois d'aide humanitaire et de carburant vers le territoire palestinien. La distribution d'aide alimentaire dans la bande de Gaza a cessé vendredi. "Nous n'avons plus de denrées. Nos entrepôts sont vides", a déclaré Chris Gunness, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine. "Cela signifie que des enfants, des mères de famille et des personnes âgées parmi les plus vulnérables et les plus défavorisés au Proche-Orient ne recevront plus l'assistance de l'ONU", a-t-il ajouté. L'Unrwa, qui distribue des aides alimentaires à quelque 750.000 personnes, soit la moitié de la population de la bande de Gaza, ne reçoit plus de provisions depuis plusieurs jours en raison du renforcement du bouclage imposé pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes. La fermeture des points de passage a aussi entraîné une pénurie de carburants qui a conduit à des coupures de courant après l'arrêt de l'unique centrale électrique de Gaza, qui produit environ 30% de ses besoins en électricité. Le reste est fourni par les réseaux israélien et égyptien. Israël impose le blocus à la bande de Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir mi-2007. Cette mesure était censée être allégée avec la trêve et Israël avait autorisé le passage des marchandises. Mais l'Etat hébreu a bouclé le territoire et relancé des opérations militaires ayant coûté la vie à 11 activistes palestiniens depuis le 4 novembre. A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Israël à rétablir d'urgence l'approvisionnement de la bande de Gaza en vivres et en carburants, qualifiant d'"inacceptables" des mesures qui aggravent les souffrances de la population. A Bruxelles, la présidence française a dit "déplorer" la décision israélienne, et a appelé "instamment à la réouverture des points de passage et à la reprise immédiate des livraisons de fioul et de produits humanitaires".L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty international a de son côté demandé à Israël de mettre fin à une véritable "punition collective". Aussi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas va rencontre le Premier ministre israélien Ehoud Olmert lundi pour lui faire part de sa préoccupation concernant le regain de violence dans la Bande de Gaza, a annoncé samedi le négociateur palestinien Saeb Erekat. M. Abbas évoquera aussi la question des colonies israéliennes lors de cette rencontre, selon la même source. Les deux dirigeants se sont rencontré régulièrement cette année dans le cadre des pourparlers de paix menés sous l'égide des Etats-Unis.