Israël poursuit sa criminelle agression dans les territoires palestiniens occupés. On reste confondu par la manière avec laquelle la communauté internationale continue de ménager Israël en dépit des opérations criminelles que son armée mène depuis plus de deux semaines dans les territoires palestiniens occupés. Aucune condamnation du génocide, que les soldats israéliens conduisent - à Jenine notamment -, contre la population palestinienne quand, dans un même élan, cette communauté internationale fustige les attentats-suicide des fedayin palestiniens. Dans le meilleur des cas, il est renvoyé dos-à-dos Israël (qui emploie tout l'armement de destruction massive - bombardiers F15 et F16, chars d'assaut, hélicoptères de combats Apache et Cobra, mitrailleuses lourdes et blindés - dont il dispose) et les Palestiniens (qui n'ont, le plus souvent, que les «bombes humaines» - kamikazes - pour faire valoir leur droit) et ce, quand on ne transforme pas l'occupant israélien en victime et l'occupé palestinien en agresseur. Ce qui est dramatique aussi, est le fait que la communauté internationale, l'ONU plus particulièrement, continue à chercher comment, sinon obliger, amener le terroriste Ariel Sharon à retirer ses commandos d'assassins des territoires palestiniens occupés. Et lui, les mains couvertes du sang de centaines de Palestiniens, assassinés à Jenine à Naplouse, à Ramallah, à Bethléem et dans les nombreux villages palestiniens, réoccupés depuis le 29 mars, plastronne et annonce à qui veut l'entendre que le «travail n'est pas fini». Le travail? la destruction des organisations «terroristes» palestiniennes qui, selon le bourreau de Sabra, sont constituées de l'Autorité autonome palestinienne, des gouvernorats autonomes de Cisjordanie (l'armée israélienne a, encore, bombardé, hier, avec des chars d'assaut le siège du gouverneur de Naplouse). L'objectif de Sharon, pour lequel l'Autorité palestinienne n'est qu'une organisation «terroriste», a toujours été clairement affirmé: la destruction de tout ce qui rappelle ou peut rappeler une Autorité palestinienne responsable, interlocutrice incontournable pour tout processus de paix dans la région. De fait, pour Sharon et son gouvernement, tout Palestinien qui refuse le diktat et l'occupation est un terroriste, a fortiori un résistant palestinien qui se bat pour son droit de vivre libre. Au Kosovo (province serbe), le s de Slobodan Milosevic, l'ancien président yougoslave, (aujourd'hui jugé par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie - TPI -) contre les Albanais ont suscité des réactions de la communauté internationale autrement en phase avec les événements tragiques vécus à l'époque par les Albanais, en décidant notamment l'envoi d'une force de protection internationale. Cette communauté a pris les décisions qu'il fallait pour sauvegarder la population du Kosovo, pourtant partie intégrante de la Serbie, quand elle ne voit pas l'opportunité de le faire pour la population palestinienne qui réclame cette protection depuis l'année dernière, et dont les territoires sont occupés par une armée étrangère, qui vit les mêmes persécutions que les Kosovars. Lorsqu'il a fallu agir, la communauté internationale n'a pas demandé leur avis aux dirigeants yougoslaves, quand elle persiste à implorer Sharon de retirer ses troupes. Le parti pris est encore plus flagrant lorsque le secrétaire d'Etat américain, le général Colin Powell, ignorant ostensiblement la demande des Palestiniens d'aller visiter Jenine pour voir par lui-même les massacres des Palestiniens du camp de réfugiés, a préféré se rendre dans le nord d'Israël à la frontière avec le Liban pour, sans doute, se rendre compte de la véracité des quelques katiouchas tirés par le Hezbollah libanais. Israël est, et reste, l'occupant d'un territoire officiellement désigné par l'ONU sous la nomenclature de «territoires palestiniens occupés». Tout un arsenal de résolutions, demandant le retrait d'Israël de ces territoires, existe. Il appartient seulement au Conseil de sécurité d'y faire se conformer l'Etat hébreu. C'est uniquement ces retraits effectués, les colonies de peuplement démantelées, l'Etat palestinien proclamé, qu'une négociation de paix, entre les Etats de Palestine et d'Israël, aura alors toutes les chances d'aboutir, mais sans doute pas avant. Les faits sont tenaces: Israël agresse la population palestinienne et occupe ses territoires où, depuis plus de deux semaines, il commet d'effroyables crimes de guerre et contre l'humanité comme l'ont relevé tout ceux qui ont pu se rendre à Ramallah, à Jenine, Naplouse et autres villes et villages qui subissent le joug de l'armée d'occupation israélienne. Si Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, n'a pas les moyens appropriés pour agir, il n'a pas hésité, en revanche, à accuser Israël de violer la 4e convention de Genève sur les droits des populations en temps de guerre, déclarant qu'«il est évident que la situation humanitaire est très grave», réitérant, vendredi devant la presse: «La situation est si dangereuse et la situation des droits de l'Homme si épouvantable que j'estime que la proposition selon laquelle une force devrait être envoyée là-bas pour créer un environnement sûr et pour fournir un espace à des négociations ne peut être différée», insistant: «C'est urgent. C'est impératif. Cette capacité (d'interposition) existe dans le monde.» Les Palestiniens meurent par dizaines chaque jour, il faut que la communauté internationale cesse de demander aux Israéliens de se retirer des territoires palestiniens, mais de l'exiger fermement, y compris en ayant recours à la force. Cela s'est fait dans d'autre cas, notamment pour le Koweït et le Kosovo. Il est temps que la communauté internationale dise clairement que la Palestine a également le droit d'exister.