La Caisse d'épargne maintient son projet d'implantation en Algérie. Il est vrai que le journal économique français, les Echos, avait même évoqué, il y a quelques jours, une menace d'abandon du projet algérien à cause notamment de la crise financière mondiale qui a fait perdre au géant bancaire français des centaines de millions de dollars. Cela vient d'être démenti puisque la Caisse d'épargne entend maintenir le projet d'association avec Cevital et la Banque mondiale pour la création de la Banque méditerranéenne pour l'investissement et le crédit (BMCE). Le capital de la BMIC sera détenu à 30% par Cevital, 10% par la Banque mondiale et 60% par la Caisse d'épargne via ses filiales Oceor et le Crédit foncier de France. Le montant du capital de cette future banque n'a pas été encore arrêté, mais la BMIC devrait être dotée d'importants moyens financiers et humains pour se développer. Cette association permettra aussi au groupe Cevital de se lancer dans la banque de détail. La BMIC sera une banque de détail présente à travers tout le pays. Elle proposera tous types de crédits destinés à développer l'économie nationale. Toutefois, la BMIC ne financera pas les filiales du groupe Cevital. En s'attaquant au secteur bancaire, Cevital confirme ses ambitions de diversification dans des secteurs présentant des synergies. Il faut savoir que le groupe Cevital est actuellement constitué en holding chapeautant plusieurs pôles, à savoir l'agroalimentaire, l'industrie, la construction et les services. Le groupe, qui enregistre un taux de croissance annuel de 50 %, a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dollars en 2007 et table sur un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars d'ici à 2012. Dans le segment agroalimentaire, la filiale du groupe, Cevigro, dispose d'une capacité de production de sucre de 600 000 tonnes, laquelle va passer à 1,8 million de tonnes dès 2009. Celle-ci projette également de créer en partenariat avec le canadien Multiplants, une unité pour la production de semences de pomme de terre. Le groupe, qui dispose d'une raffinerie d'huile et d'une margarinerie, prévoit également de lancer un projet de trituration multigraines pour un investissement de 8 milliards de dinars. Dans l'industrie, Cevital a créé MFG (Mediterranean Float Glass), une entreprise de production de verre plat qui arrive à couvrir 30 % des besoins nationaux et qui exporte 70 % de sa production depuis le 1er janvier dernier. Aussi, le groupe entend bien lancer un mégacomplexe industriel dans la région de Cap Djinet assimilable à un véritable pôle de compétitivité. D'un coût de 30 milliards de dollars, le projet prévoit le développement d'un nouveau port en eaux profondes et une zone industrielle de 5 000 ha. Le hub portuaire, avec plus de 20 km de quais, devrait être le plus important de la Méditerranée et parmi les dix premiers ports au monde. La zone industrielle comprendra un complexe pétrochimique, un complexe de production d'aluminium avec une capacité de production de 1,5 million de tonnes par an, un complexe sidérurgique intégré (10 millions de tonnes par an), un chantier naval, une unité de construction automobiles (350 000 unités par an), une unité de fabrication de containers, une centrale électrique de 3 200 MWA, une station de dessalement d'eau de mer. Ce projet fera participer plus d'un millier de PME / PMI de transformation, de sous-traitance et de services, et contribuera à la création de plus d'un million d'emplois. Aussi, les projections à l'export tablent sur 15 milliards USD d'exportations avant 2015 et 30 milliards USD avant 2025.