Les spéculations sur les banques internationales candidates à la reprise d'une partie du capital du CPA (Crédit populaire d'Algérie) ne cesse pas de prendre de l'ampleur. En effet, quelques jours seulement après l'annonce de la remise par le gouvernement algérien des documents nécessaires permettant aux soumissionnaires de formuler leurs offres techniques et financières, des incertitudes planent à nouveau sur certaines des six banques candidates. Hier, des sources proches du dossier, citées par le quotidien électronique "Tout sur l'Algérie", ont laissé entendre que depuis deux jours, Banques populaires, établissement bancaire français, fait face à un problème de gouvernance qui risque de compromettre ses chances de briguer l'entrée dans le capital de la première banque publique algérienne ouverte à la privatisation. En effet, fait-on savoir, le premier responsable de Banques populaires est en visite de travail en Algérie depuis trois jours. Officiellement, Philippe Dupont a effectué ce déplacement à l'occasion du 1er anniversaire de l'implantation de la Coface, une filiale de Natexis Banques Populaires. Mais, les mêmes sources supposent que l'objectif primordial du déplacement du P-DG de cette banque française demeure la recherche d'argument permettant de rassurer la partie algérienne à quelques jours de la remise des offres techniques et financières pour le rachat du CPA. Dans les milieux économiques algériens, annonce-t-on, les interrogations fusent d'ores et déjà sur les capacités de Banques populaires à s'engager dans le rachat du CPA. Banques populaires, candidat sérieux à la reprise du CPA, a-t-il les moyens de ses ambitions ? L'interrogation n'est pas liée à la volonté du groupe français de s'implanter en Algérie sachant qu'il est établi que cette banque a de vraies ambitions pour le marché algérien. Mais, depuis quelques jours, la banque française traverse une période de turbulences provoquées par les tensions qui viennent d'émerger entre cette banque et son partenaire la Caisse d'épargne. Les sources en question citent ainsi le quotidien économique parisien, "Les Echos" qui a écrit récemment : "Moins d'un an après la création de la banque de gros, le Groupe Caisse d'Epargne souhaite remettre en cause la double casquette de Philippe Dupont, président du directoire de Natixis et PDG de la Banque fédérale des Banques populaires". La même publication souligne aussi que "certes, le mauvais parcours de cette société dont l'action en bourse a reculé de près de 20 % en un an, préoccupe, mais c'est surtout la gouvernance actuelle de Natixis que le groupe coopératif souhaite remettre en cause. Il veut en finir avec la double casquette dont bénéficie Philippe Dupont, à la fois PDG de la Banque Fédérale des Banques populaires et président du directoire de Natixis. Une situation jugée de moins en moins tenable par l'Ecureuil, qui estime difficile pour une seule et même personne de défendre à la fois les intérêts de Natixis et d'un seul de ses deux actionnaires sans être victime de conflits d'intérêt". En ce qui concerne ses ambitions en Algérie, la Caisse d'épargne vise une implantation dans le cadre de sa stratégie globale dans la région du Maghreb. Mais eu égard au contexte actuel, l'on se demande si les projections de la Caisse d'épargne ne seront pas confrontées aux ambitions de son partenaire Banques populaires qui, elle, mise sur le rachat d'une partie du capital du CPA. En attendant de lever toutes les suspicions, il est utile de ne pas perdre de vue que le gouvernement algérien veut réussir sa première expérience en matière de privatisation des banques publiques, donc il est difficile pour lui de céder CPA à un repreneur étranger en difficultés.