Depuis les assises tenues en février 2006 , les opérateurs économiques et sociaux se demandent où en est la mise en oeuvre de la stratégie industrielle, cela au moment même où l'activité industrielle marque une courbe de décroissance inexorable. Pour les uns et les autres cette stratégie reste le seul espoir pour aller vers une économie hors hydrocarbures, dans un contexte marqué par la crise financière, notamment dans son volet relatif à la baisse des prix du pétrole. Dans ce contexte difficile, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a assuré, au cours d'un court entretien qu'il nous a accordé, en marge du congrès du Parlement consacré au vote de la révision constitutionnelle, que cette stratégie industrielle n'est pas qu'une idée. Tout le monde en parle, notamment le Cnes et le président du Forum des chefs d'entreprise qui s'est référé à la stratégie. "Nous sommes en train de la mettre en œuvre d'une manière systématique et des mesures extrêmement importantes sont en train de se formaliser, mais ce sont des choses qui demandent du temps, comme l'intervention des hommes d'affaires, des entreprises et des ministères", dira-t-il. A ce titre, le ministre a annoncé que dans le mois qui suit, un certain nombre de mesures vont être prises, sans donner plus de précisions. Selon le ministre, il s'agit en premier de créer de nouvelles entreprises, "nous allons les créer en 8 mois, et une telle création d'entreprises demande 5 ans". Avant d'ajouter que tout est en marche, notamment la mise à niveau des entreprises privées et le redéploiement industriel. Donc, la création de nouvelles entreprises est en marche et la loi sur l'innovation est en voie d'être finalisée. Pour ce qui est du marché des compétences dans le management, M. Temmar a indiqué que "le premier programme de formation initié en partenariat avec l'Ecole d'administration du Club des Pins a été déjà lancé". "L'opération de lancement des 13 champions économique est dans la phase finale" Interrogé sur le lancement des 13 champions économiques, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a souligné que cette opération est dans l'étape finale sans donner de chiffres. A ce titre, le ministre s'est contenté de dire que "ce sont des travaux très importants, il s'agit de reprendre tout les bilans de 90 entreprises, de les refaire à zéro et de les reprendre, de nommer les gens, revoir l'organisation, le volet juridique, les liquidations d'entreprises et les fusions, ce qui est un travail extrêmement compliqué". Pour M. Temmar, ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire intervenir les capacités humaines dans l'analyse financière budgétaire et l'acquisition du premier plan. Evoquant les dernières décisions prises par le chef de l'Etat concernant les investisseurs étrangers, le ministre a affirmé que les choses continuent comme avant. "Il est clair que le président de la République a insisté pour préserver les intérêts du pays vis-à-vis des investisseurs qui ne sont toujours pas très délicats. C'est un conseil que nous avons pris en main et nous sommes en train de le suivre très sérieusement", a-t-il dit.
"Il n'est pas question de réviser le processus de la privatisation" Y a-t-il une révision du processus de privatisation ? Selon le ministre non. Il ajoutera qu'il s'agit maintenant, dans le cadre de la stratégie d'investissement et de privatisation, de faire en sorte que les intérêts de la nation soient pris en considération. En outre, et concernant l'accord signé lundi dernier avec le groupe émirati Dubai ports World, il a expliqué que cet accord concerne la gestion des containers du port d'Alger pour un nombre d'années et non le port. Tout en affirmant que c'est une concession et non une cession. Pour le port de Djendjen dans la wilaya de Jijel, il faut faire la même chose, selon le ministre, qui précisera que l'Algérie a pris des précautions et des responsables ont visité le port de Djebel Ali pour voir de près la qualité des réalisations. Rappelons que les négociations ont demandé 2 années de travail. Et selon le ministre, il s'agit en premier du transfert de savoir-faire et la nécessité de voir les Algériens gérer le port dans les 18 mois à venir. Selon lui, il y a un contrat de performance mais l'essentiel c'est la gestion, c'est-à-dire avoir un port géré avec des moyens modernes. Il faut rappeler que ce contrat assure à l'Algérie une meilleure gestion des containers et une modernisation du travail. Le groupe DP World, basé à Dubaï, a annoncé lundi dernier avoir conclu un accord avec le gouvernement algérien en vertu duquel il prend en charge la gestion des ports d'Alger et Djendjen, avec la promesse d'investir à court terme 108 millions de dollars pour leur développement. Selon un communiqué de la société, la co-entreprise à parts égales avec les autorités des deux plate-formes, prévoit une concession de la gestion à DP World pour les trente prochaines années. "DP World s'est engagé à effectuer un investissement initial de 84 millions d'euros (108 millions de dollars) sur trois à quatre ans", a précisé la quatrième entreprise au monde en matière de gestion de terminaux de conteneurs. Par ces investissements, la société dit notamment prévoir l'accroissement de la capacité du principal terminal de conteneurs d'Alger, qui passerait de 500 000 à 800 000 conteneurs par an. Les projets de développement de la plate-forme de Djendjen dépendront de l'évolution de "la demande sur le marché", a poursuivi le groupe émirati, qui juge, toutefois, les infrastructures existantes prometteuses.