Il a aussi situé les motifs de satisfaction surtout dans la convergence d'idées qui s'est dégagée sur la vision de la stratégie industrielle adoptée par les participants, après de "riches débats" en commissions. "Il y a eu surtout de la passion et, avec de la passion, on construit énormément de choses" ajouta t-il. Pour M. Temmar, cette rencontre intervient à un moment "extrêmement opportun" du développement économique du pays et a eu le mérite de "définir des règles du jeu acceptées par tous". Concernant les recommandations émises par les commissions, dont la qualité avait été relevée par le chef du Gouvernement, M. Temmar déclare que "ceci nous réconforte et montre que nous allons dans la bonne direction ". A une question sur les privatisations, le ministre a souligné que la réflexion sur une stratégie industrielle rénovée n'empêchait pas la poursuite du processus de privatisation et "la loi dit que tout est privatisable". Par ailleurs il a assuré que les recommandations issues de ces assises "vont donner des privatisations mieux orientées et il n'y aura pas de privatisation tous azimuts". "Non, le programme ne tourne pas du tout autour des entreprises publiques", a dit le ministre en réaction à une question sur "la part prépondérante des financements consacrée aux entreprises publiques" dans la stratégie de développement de l'industrie. "Les entreprises privées seront aux premières loges" dans les différentes interventions de l'Etat notamment sur la question "brûlante" de la mise à niveau des entreprises, a encore assuré le ministre. A noter que les premières Assises nationales de l'industrie, ouvertes lundi au Palais des Nations, ont pris fin sur une série de recommandations devant servir de plate-forme à une stratégie industrielle pour les 15 prochaines années. Les quelque 700 participants à cette rencontre ont adopté une dizaine de documents relatifs aux thèmes récurrents qui auront marqué les travaux, notamment le financement, le foncier, la mise à niveau des entreprises et les investissements directs étrangers. L'Etat, est déterminé à réunir les fonds nécessaires pour l'accompagnement de toutes les entreprises publiques et privées dans cette opération, a affirmé le ministre. Les participants aux différents ateliers et commissions ont recommandé, en outre, l'intervention du gouvernement pour accompagner les entreprises algériennes à travers le financement et en dégageant le foncier nécessaire pour l'activité industrielle. Concernant le financement, la commission spécialisée a recommandé des mesures urgentes pour protéger le marché des capitaux et le financement des très petites entreprises (TPE) dont le nombre ne cesse de s'accroître depuis quelques années. S'agissant du foncier, la commission chargée de l'examen de la question, préconise "l'assainissement juridique des terrains relevant du secteur privé" pour contribuer à "l'émergence d'un marché foncier unifié" en vue de renforcer l'offre publique de terrains, notamment sur les surfaces excédentaires disponibles des entreprises publiques. D'autre part, il est recommandé la tenue de rencontres bisannuelles d'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie industrielle. Pour leur part, les opérateurs économiques participant aux Assises nationales ont salué la volonté de l'Etat de relancer le secteur industriel du pays, appelant dans le même temps, à arrêter des mesures concrètes à même de consacrer cette volonté. Selon le président du Forum des chefs d'entreprises, M. Redha Hamiani, le gouvernement est appelé à "définir les modalités de financement de la stratégie" nationale de développement industriel et la part des secteurs public et privé dans cette opération. Rappelons que les rapports ont été présentés, lors d'une séance plénière, avant d'être soumis au chef du Gouvernement qui s'est engagé, devant les participants, à les soumettre au Conseil des ministres pour adoption comme plan d'action à exécuter dans le cadre de la stratégie nationale d'industrialisation. Les cinq ateliers sectoriels concernent les industries électriques et électroniques, les industries pharmaceutiques, ainsi que les industries mécaniques, l'industrie automobile, l'agroalimentaire, la pétrochimie et les engrais. Les commissions ont débattu, pour leur part, des questions relatives au choix des industries stratégiques sur les déploiements spatiaux, sur la situation économique internationale et l'investissement direct, l'innovation, les TIC et ressources humaines, l'environnement économique de l'entreprise et la mise à niveau des entreprises. Au terme des premières "Assises industrielles" du pays, depuis qu'il s'est converti à l'économie de marché dans les années 1990, ces experts ont notamment préconisé la refonte du système de financement de l'économie et de formation des cadres et l'amélioration de l'accès des entreprises au foncier industriel. Répondant aux craintes des investisseurs nationaux, M. Temmar a souligné qu'il n'admettrait pas que les opérateurs étrangers "envahissent le pays et provoquent l'éviction des investisseurs nationaux". Pour faire face à cette concurrence, il a promis de renforcer les entreprises algériennes à travers un plan de mise à niveau. M. Réda Hamiani, , a déploré que 80% des crédits bancaires se dirigent vers le secteur public au détriment du secteur privé. Des intervenants ont demandé aux autorités de faciliter l'accès des entreprises aux terrains industriels - dépendant en grande partie de l'Etat - et réclamé une sérieuse refonte du système de formation des cadres pour le rapprocher des demandes des entreprises. Le secteur étatique industriel, mis en place dans les années 1970, faiblement productif, souffrant de sureffectif et de sous-capitalisation, a englouti quelque 36 milliards de dollars de subventions publiques diverses entre 1991 et 2005, sans se redresser, ont relevé les experts.