Les Algériens sont très peu portés sur les assurances contre les catastrophes. Et pourtant il y a va de leur vie et leurs biens. Les catastrophes naturelles sont légion depuis quelques années. Le souvenir des inondations de Bab El-Oued et les séismes de 2003 est toujours vivace. Récemment encore, la nature en furie a emporté avec elle des vies humaines à Ghardaia et Béchar notamment, et des dégâts matériels importants ont été enregistrés. Le secteur des assurances n'a pas encore la place qui lui sied chez les citoyens. En témoignent les chiffres révélés hier par le président de l'Union des assurances et réassurance (UAR). Amara Latrous a fait savoir que le nombre de contrats établis contre les catastrophes naturelles reste très peu. " Depuis l'entrée en vigueur de loi obligeant la souscription auprès des assureurs seulement 300 000 contrats ont été établis, ce qui représente quelque 2 200 milliards de dinars ". Ça reste " insuffisant ", a déclaré Amara Latrous, invité de la radio Chaîne III, au regard " du patrimoine immobilier national et au risques majeurs qui guettent le citoyen ". Le manque à gagner est ainsi important car le réassureur algérien souscrit une assurance chez " des réassureurs de renommée internationale ". Il faudrait donc travailler pour vulgariser davantage l'assurance contre les catastrophes qui reste le parent pauvre du secteur. Amara Latrous, évoque l'élaboration d'un plan dans ce sens pour arriver à " 500 000 contrats l'année prochaine ". Abordant, les dernières intempéries de Ghardaïa et de Béchar, il souligne que les compagnies d'assurance ont évalué les " dégâts à 1,3 milliard de dinars ainsi que 800 sinistrés ". Ces dégâts concernent aussi bien les particuliers que les industriels du secteur public et privé. Autre problème qui se pose aux assureurs, le remboursement des accidents de la circulation. Le président de l'UAR affirme que le nombre d'accidents en Algérie qui est d'ailleurs très élevé occasionne des pertes au secteur.En 2007, a-t-il dit, " 26 milliards de dinars ont été dépensés ". Un montant important, explique-t-il. Amara Latrous appelle, par ailleurs, les pouvoirs publics à intervenir afin " de rééquilibrer les finances de cette branche ". Néanmoins, enchaîne le président de l'UAR, " la réponse de l'Etat est négative et nos doléances sont restées lettre morte ".