Après deux escales qu'il aura effectuées auparavant à Tripoli et Tunis, le directeur du Fonds monétaire international est attendu pour hier soir à Alger. Ce qui serait donc une première tournée maghrébine que compte entreprendre le directeur de l'institution de Bretton Woods. Les objectifs de la tournée se rapportent indubitablement sur des questions importantes, voire d'ordre mondial. La crise financière internationale serait, sans l'ombre d'un doute, le point névralgique des discussions que mènerait DSK avec les responsables maghrébins, notamment sur les principes qui ont été retenus au cours de la réunion du G20 qui a eu lieu les 14 et 15 novembre derniers à Washington. Parmi les consignes prônées durant le sommet de Washington, on y retrouve, entre autres, une participation la plus large possible des pays pour rétablir la croissance par un rétablissement des équilibres macroéconomiques. Il est donc question, pour lui, de connaître les préoccupations des responsables locaux vis-à-vis de la conjoncture générée par la crise financière mondiale et pour tirer au clair leurs attentes à l'échelle maghrébine, du monde occidental et des institutions internationales à cet effet. Par ailleurs, il est important de rappeler que dans la période du 4 au 15 novembre, une mission du FMI a séjourné à Alger, pour se pencher de plus près sur l'état de l'économie nationale. Cette mission du Fonds monétaire international avait émis, alors, des conclusions "positives" sur les tendances macroéconomiques de l'Algérie, en préconisant une rationalisation des dépenses publiques en cas de poursuite de la crise financière internationale. Le contexte actuel "requiert une flexibilité accrue des politiques macroéconomiques" pour limiter l'impact de la baisse des cours du pétrole sur l'économie et soutenir la croissance, avait déclaré le chef de la mission, Joël Toujas-Bernaté. Cette visite de Strauss-Kahn en Algérie s'inscrit certainement dans le cadre de la collecte de divers avis pour permettre au G20 d'élaborer une feuille de route qui soit plus en adéquation avec les réalités du monde et de l'ensemble des pays. Autre sujet qui pourrait être abordé par le premier responsable du FMI, l'éventuelle redéfinition du rôle que pourraient jouer les pays émergents au sein des institutions multilatérales, si la refondation de celles-ci n'est plus à écarter. En outre, il est à noter qu'à Tripoli, DSK a affirmé lundi que le règlement de la crise financière mondiale actuelle, dont les effets se poursuivront encore pendant quelque temps, nécessite l'utilisation de tous les instruments des politiques monétaires, notamment la libéralisation du commerce, la flexibilité des budgets et la concertation entre les différents pays du monde. En Tunisie il a insisté sur la nécessité d'œuvrer à l'intégration économique maghrébine, tout en soulignant l'intérêt que revêt le rapprochement des économies. Que dira Dominique Strauss-Kahn en Algérie ?