Les analystes de l'institution de Bretton Woods estiment que l'inflation en Algérie sera soutenue en 2008. La flambée des cours des produits de première nécessité doit également persister. Encore une flambée sur la balance des coûts des produits de première nécessité. C'est une mauvaise nouvelle pour l'Algérie qui risque de voir le taux de l'inflation grimper davantage. Le FMI (Fonds monétaire international) avait évalué le taux d'inflation en Algérie durant l'année écoulée à 4,5%. Depuis cette dernière étude de l'institution de Bretton Woods, datant du mois de février dernier, les prix n'ont cessé d'augmenter sur les marchés internationaux. Les cours du sucre, du cacao, du café et des céréales, à titre indicatif, ont connu une nouvelle flambée cette semaine. Cela est en mesure d'entraîner une inflation plus élevée que prévu, d'autant que l'Algérie est considérée comme étant un pays d'importation par excellence et donc très exposé aux chocs boursiers. Pour sa dernière livraison sur les indices macroéconomiques de l'Algérie, le FMI avait jugé le taux d'inflation des plus élevés de ces dernières années. En 2006, l'inflation tournait autour de 2,5% à 3%, tandis qu'en 2005 celle-ci était à hauteur de 1,6% et 3,6% en 2004, si l'on se réfère aux statistiques du FMI. Mais la tendance haussière des prix à la consommation risque d'aggraver la tendance inflationniste en 2008. Les cours des céréales resteront soutenus durant l'année en cours, un autre facteur de risque pour l'Algérie qui achète 5% de la production mondiale, selon le FMI. L'Algérie ne pourra éviter ainsi de voir sa facture d'importation en céréales s'alourdir de façon alarmante, compte tenu des cours mondiaux qui ont atteint des niveaux historiques. L'Algérie, faut-il le rappeler, est l'un des plus gros consommateurs de blé et de lait importés dans le monde. Après avoir testé les 6,24 dollars la semaine dernière, le prix du maïs est monté à 6,3750 dollars vendredi, un niveau jamais enregistré, ce qui le sépare désormais de moins de deux dollars du prix du blé qui a connu aussi une évolution plus poussive, en raison des anticipations d'une hausse de la production mondiale. Les cours du cacao sont repartis également nettement à la hausse, inversant la tendance des quinze derniers jours. Les prix ont grimpé jusqu'à 1.492 livres à Londres et 2.747 dollars à New York. Les cours du café ont connu eux aussi un nouvel intérêt des acheteurs, après plusieurs semaines de baisse. Ils ont brutalement piqué du nez à la fin de la semaine écoulée à la faveur d'achats spéculatifs. Comme le café, le sucre est reparti cette semaine en direction de ses récents pics, revigoré par les prix records du pétrole. Face à ce tableau, le Fonds monétaire international (FMI) n'a pas manqué à plusieurs reprises de mettre en garde l'Algérie contre ce qu'elle qualifie « d'expansionnisme budgétaire » qui risque d'aggraver l'inflation. Les dernières prévisions émises par les analystes de l'institution de Bretton Woods estiment que l'inflation en Algérie sera soutenue en 2008 par la persistance de la hausse des prix à la consommation des produits de première nécessité. Ceci est lié étroitement aux prévisions concernant les prix de ces produits sur le marché mondial dont l'Algérie est de près dépendante pour son approvisionnement.