La visite d'Etat de deux jours en Algérie de la présidente de la République d'Argentine, Christina Fernandez de Kirchner, a été sanctionnée, lundi, par la signature de quatre accords de coopération, destinés à enrichir davantage le cadre juridique des relations entre les deux pays. Ces accords portent sur le développement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, la coopération et l'échange d'expériences entre les agences de presse algérienne, Algérie Presse Service (APS), et argentine, Te Lam, ainsi que sur la santé publique et les sciences médicales. Un protocole additionnel relatif à la coopération culturelle a été, également, conclu entre les deux parties à cette occasion. En ce qui concerne le développement de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, la coopération dans ce domaine, régie par l'accord de 1985, a connu un "développement significatif", à travers la réalisation des projets relatifs à la mise à jour du réacteur Nour de Draria, à l'extension de l'unité de développement des éléments combustibles (UCDE) et à la mise en place d'un laboratoire de radio-isotopes. Les entretiens en tête-à-tête de la présidente de l'Argentine avec le président Bouteflika, se sont ensuite élargis aux membres des deux délégations, avant la signature de ces accords. Mme Kirchner dans une déclaration à la presse a indiqué :"Nous avons signé de nombreux accords de coopération, mais ce qui est plus important encore, c'est que le président Bouteflika et moi-même avons pris notre décision et exprimé notre intention d'élargir nos relations et de renforcer notre coopération dans tous les domaines, en particulier ceux pour lesquels nous n'avons pas encore signé d'accord". Elle a ajouté :"Nous avons passé en revue tous les domaines possibles de coopération pour lesquels nous voulons avancer, que ce soit dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques ou encore dans les domaines des échanges en matière énergétique, dans l'agriculture et les transferts de technologies". Par ailleurs, Mme Kirchner a indiqué avoir invité le président Bouteflika à se rendre en Argentine pour une visite d'Etat, ajoutant qu'il l'a acceptée et qu'elle interviendrait "d'ici à la fin du mois de décembre prochain". En marge de la visite de la présidente argentine, un séminaire sur "les opportunités de commerce, d'affaires et d'investissements entre l'Algérie et l'Argentine", s'est tenu à Alger, réunissant des hommes d'affaires des deux pays. A l'occasion de ce séminaire, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a invité les opérateurs économiques argentins à "acquérir" des parts dans les entreprises industrielles publiques algériennes. Il a expliqué que ces entreprises sont, depuis 2 années, l'objet d'une politique gouvernementale de relance visant notamment à créer" ou à recréer" des entreprises industrielles performantes dans des branches stratégiques. Le ministre a voulu que les entreprises argentines prennent des parts "minoritaires" dans les entreprises des industries notamment pétrochimique, pharmaceutique, agroalimentaire, métallique et dans les engrais, estimant que les industries algériennes "ont besoin davantage d'un meilleur management que de financements". Il a également rappelé que l'Algérie, qui enregistre des performances macroéconomiques et financières satisfaisantes, soutenues par des réserves de change favorables, a ouvert le capital de ses entreprises publiques pour confier surtout leur gestion aux partenaires étrangers. Hamid Temmar , inscrit cette politique d'ouverture dans le cadre d'une "stratégie nationale de croissance économique hors hydrocarbures", précisant que toutes les conditions sont réunies pour un meilleur accueil des investisseurs et une régulation efficace du flux des affaires. Pour sa part, le ministre argentin de la Planification fédérale, de l'Investissement public et des Services, Julio de Vido, a souhaité la mise en oeuvre de "synergies pour dynamiser le partenariat et les échanges algéro-argentins". Il est à rappeler que le volume global des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Argentine s'est élevé à 874 millions de dollars en 2007, contre quelque 638 millions de dollars en 2006.