La présidente de la République d'Argentine, Mme Cristina Fernandez de Kirchner, est attendue aujourd'hui à Alger pour une visite d'Etat de deux jours à l'invitation de son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales, lesquelles «se sont remarquablement intensifiées en 2008», déclarait hier l'ambassadeur d'Argentine en Algérie, Mme Bibiana Jones, lors de la conférence de presse animée au siège de l'ambassade à la veille de ce déplacement. Cette évolution a été constatée depuis la réunion de la commission mixte en avril dernier à Alger, a-t-elle précisé. En juin dernier, plusieurs entreprises argentines ont participé à la Foire internationale d'Alger (FIA); l'Argentine était présente également au Salon international du livre d'Alger (SILA). Tout en rappelant que les relations diplomatiques entre Alger et Buenos Aires remontent à l'année 1964, l'ambassadeur a évoqué «les consultations politiques» engagées entre les deux pays en Argentine lors de la visite du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, en février dernier. Elle fera savoir, à ce propos, que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays de près de 900 millions de dollars pour l'année 2007. Les exportations de l'Algérie vers l'Argentine sont composées essentiellement des dérivés d'hydrocarbures et de liège. Elle a, dans ce contexte, exprimé son souhait de voir la visite de la présidente Fernandez de Kirchner «booster» les relations bilatérales de l'étape commerciale vers celle des joint-ventures. La diplomate a souligné qu'un groupe d'amitié parlementaire avec l'Algérie a été installé au sein du Parlement argentin, contribuant ainsi au renforcement de ces relations. Elle annoncera qu'une délégation de quelque 70 entrepreneurs et hommes d'affaires accompagnera la présidente Fernandez de Kirchner dans son déplacement à Alger, ainsi que les ministres chargés de secteurs divers, dont la PME, la pêche, l'agriculture et le commerce extérieur. Elle dira que des accords seront signés à cette occasion, notamment un mémorandum d'entente entre l'Institut national de recherches agricoles (INRA-Algérie) et l'Institut national des technologies agricoles (INTA-Argentine). Ce mémorandum, a-t-elle précisé, portera sur l'élevage, l'Argentine possédant une expérience indéniable dans ce secteur. Un autre accord sera signé dans le secteur de la santé et devra permettre le renforcement de la coopération déjà existante dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, fera aussi savoir Mme Jones. Elle annoncera aussi la signature d'un protocole additionnel à l'accord culturel existant depuis 2003 entre Alger et Buenos Aires. Un accord est également prévu entre les agences nationales de presse des deux pays, a-t-elle indiqué, soulignant qu'un accord dans le domaine nucléaire est en cours d'élaboration. Il est destiné à «renforcer la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, existant depuis les années 80», et couronnée, a-t-elle rappelé, par la construction du réacteur nucléaire Nour, à Draria (Alger). En marge de cette visite, un séminaire sur les opportunités de commerce, d'affaires et d'investissements sera organisé à Alger, sans compter la signature d'accords inter-sectoriels entre les entrepreneurs nationaux et argentins. Mme Jones a souligné aussi que, dans le cadre de la commission scientifique et technologique mise en place depuis plus de six ans, plusieurs projets sont en cours d'élaboration, notamment dans les domaines de la biotechnologie, la génétique et l'agriculture. Interrogée sur l'impact de la crise financière internationale et sur la position de son pays qui prendra part à la réunion du G20, aujourd'hui à Washington, elle dira que son pays affiche la même position que l'Algérie et plaidera pour «un système financier plus transparent et plus équitable». Sur la question du Sahara occidental, l'Argentine a voté en 2006 et 2007 en faveur de la résolution au sein de la 4ème commission de l'ONU et lors du vote de l'Assemblée générale. M. C.