La rive sud de la Méditerranée est de plus en plus attractive pour les capitaux étrangers en quête de marchés d'investissement. Ce constat vient d'être confirmé par les statistiques livrées par l'instance Eurostat, relevant de la Commission européenne. En effet, les derniers chiffres livrés sur l'évolution des flux de capitaux sur le marché mondial font ressortir que "les investissements directs européens en Méditerranée sont plus rentables que partout ailleurs (dans les autres régions du monde, ndlr) ". Ces statistiques, faut-il le préciser, tiennent compte des résultats réalisés durant l'année 2006. En effet, la tendance en question a été tirée du fait que, poursuit le même rapport, "l'Union européenne a sensiblement accru ses investissements directs dans son voisinage méditerranéen". La croissance des flux d'IDE européens dans le Bassin méditerranéen est, surtout, constatée dans les pays de la rive sud, que ce soit au Maghreb ou au Moyen-Orient. Ainsi, il a été fait état d'un volume global d'investissements consenti par les différents pays de l'Union européenne dans la région méditerranéenne ayant atteint les 15,3 milliards d'euros durant cette année 2006. Ce qui fait que les entreprises de l'Union européenne ont remarquablement accru leurs investissements dans cette région par rapport au rythme suivi durant les années d'avant. Ceci au moment où le volume global des IDE transférés vers la région du pourtour méditerranéen durant la même période est de l'ordre de 40 milliards d'euros. Avec ce volume, en tout cas, les entreprises européennes ont doublé leurs investissements dans la région par rapport aux années précédentes, puisqu'avec ce volume, les IDE destinés aux pays partenaires méditerranéens (PPM) représentent quelque 6% du total d'IDE engagés par les entreprises des différents pays méditerranéens à travers le monde. Le même document fait remarquer, toutefois, que "la distribution de l'investissement européen est cependant très inégale sur le pourtour méditerranéen". En effet, selon Eurostat, "la Turquie, à elle seule, capte 10,5 milliards d'euros, suivie de l'Egypte avec 3,3 milliards d'euros, ce qui laisse un maigre reliquat pour les autres pays partenaires méditerranéens". Ainsi, il est vite remarqué que les pays du Maghreb, dont l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, reçoivent un volume très faible du total d'IDE engagés par les pays de l'Union européenne. En outre, "les stocks d'IDE de l'Union européenne dans les PPM, qui ont atteint 68 milliards en 2006, montrent une forte concentration vers la Turquie et les pays du Maghreb, puis le Machrek, l'Egypte et Israël, se situant loin derrière", est-il noté dans ce document, avant d'ajouter que "les principaux pays d'origine des investisseurs européens sont la France, (notamment vers les pays du Maghreb, ndlr), le Royaume-Uni (vers le Machrek), l'Allemagne (vers la Turquie) et les Pays-Bas (vers la Turquie et Israël). Le taux de retour sur l'investissement des projets d'entreprises européennes en Méditerranés, s'élève à 12,3%, soit une augmentation de 50% par rapport à l'année d'avant si l'on tient compte des statistiques de l'Eurostat". Dans le sens inverse, les capitaux originaires de la rive sud de la Méditerranée ayant pénétré le marché européen sont évalués par le même organisme à 16,4 milliards d'euros. Ce qui a fait conclure que "les partenaires méditerranéens et leurs entreprises commencent à investir sur le territoire de l'UE".