Transfert des fonds des émigrés vers leurs pays d'origineLa diaspora algérienne préfèretoujours les circuits informels. Le volume des fonds que les ressortissants algériens vivant en France ont transféré vers leur pays d'origine a enregistré une baisse en 2006 par rapport à 2005. Selon des chiffres avancés par l'office statistique des communautés européennes Eurostat, les émigrés algériens vivant dans l'Hexagone ont envoyé 282 millions d'euros durant l'année dernière, ce qui fait ressortir une légère baisse par rapport à 2005, où la diaspora algérienne a transféré vers le pays 283 millions d'euros, selon les mêmes statistiques. Par ce chiffre les Marocains viennent de devancer leurs voisins Algériens en transférant, quant à eux, pas moins de 785 millions d'euros vers le royaume alors qu'en 2005, les émigrés marocains ont transféré vers leur pays 761 millions d'euros. Ce qui représente trois fois plus le volume des transferts vers l'Algérie. Cette situation n'a pas manqué de susciter des interrogations quant aux faibles transferts vers l'Algérie cependant que les statistiques fournies par les services européens affirment que le nombre d'Algériens vivant en France dépasse de très loin celui des ressortissants marocains, alors que la Tunisie vient en troisième position que ce soit en matière des transferts ou en nombre de Tunisiens établis en France. En tout cas, il est utile de noter que les chiffres avancés par Eurostat ne concernent que les transferts enregistrés qui ont été effectués par le réseau bancaire ou les sommes échangées au niveau des aéroports à la sortie des immigrés. En revanche, une partie énorme des transferts en question n'a pas été recensée par l'office européen sachant qu'elle est passée par des créneaux informels, tel le change parallèle que favorisent une grande partie des émigrés eu égard au fort taux de change qui y est appliqué sur la devise européenne. L'office des statistiques européen a expliqué ainsi que "les montants transférés de façon informelle ou clandestine ne sont généralement pas comptabilisés et n'apparaissent donc pas dans les statistiques provenant de cette enquête". L'absence de banques algériennes en France, est également un facteur qui incite les Algériens à effectuer leurs transferts par voie informelle. L'Eurostat estime aussi que "les Algériens sont présents depuis plus longtemps que les Marocains en France où ils sont souvent installés avec leurs familles. Ils n'ont donc pas besoin d'envoyer de l'argent dans leur pays d'origine, contrairement aux Marocains". La même étude met en exergue également les plus grands couloirs d'envoi de fonds identifiés par la Commission européenne, comme, entre autres, Allemagne-Turquie, France-Maroc, France-Portugal et France-Algérie. Par ailleurs, au mois de juillet dernier, une étude réalisée par la Banque européenne d'investissement a révélé que les immigrés originaires des pays de la rive sud de la Méditerranée établis en Europe envoient annuellement entre 12,4 et 13,6 milliards d'euros vers leurs pays d'origine. Cette étude conclut que des trois pays du Maghreb, l'Algérie vient en pôle position avec 3,15 milliards d'euros, devançant le Maroc et la Tunisie avec respectivement 2,13 et 0,84 milliards d'euros.