La sixième session du comité d'affaires algéro-japonais, tenue hier à Alger, était l'occasion pour l'Algérie d'inviter le Japon à investir en Algérie en dehors des hydrocarbures, sachant qu'il n'y a aucun investissement japonais dans notre pays qui reste, pour cette force technologique mondiale, uniquement un fournisseur de produits pétroliers. C'est ce que n'a pas caché le co-président du comité, M. Yoshihiro Shigehisa, qui a défendu le souhait de son pays de garantir la sécurité énergétique surtout dans un contexte marqué par la crise financière mondiale et la chute des prix du pétrole. Toutefois, il a appelé les entreprises japonaises à investir en Algérie, notamment dans les domaines de l'industrie mécanique, le bâtiment et les énergies renouvelables, tout en exprimant son souhait de voir plus d'ouverture du marché algérien. La partie japonaise n'a pas caché son intérêt pour le marché algérien, notamment avec l'entrée en vigueur attendue de la zone libre-change avec l'Union européenne tout en relevant les obstacles liés au service des douanes. Le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements Hamid Temmar, qui a tenu à faire la remarque sur l'absence totale des entreprises japonaises en Algérie en dehors des hydrocarbures a souligné son soulagement par rapport au fait que 42% des entreprises présentes, hier, à la sixième session du comité d'affaire algéro- japonais sont liés au domaine industriel en plus des représentants du secteur banquier. A noter que 92 entreprises japonaises étaient présentes. En outre, le ministre a tenu à rassurer que le code de l'investissement n'a pas changé en Algérie et offre toutes les opportunités aux investisseurs. Cependant, il a défendu les dernières décisions annoncées par le président Bouteflika relatives à l'investissement étranger, en affirmant que celles-ci constituent une action légitime qui s'inscrit dans le cadre de la préservation des intérêts de la nation. Temmar a précisé que l'Algérie ne s'oriente pas vers l'ouverture du marché mais "elle est déjà dans cette ouverture", tout en expliquant que l'Etat n'a intervenu dans ce marché que pour faire face à la flambée des prix des produits alimentaires au niveau mondial avant de conclure : "je ne vois pas comment l'Algérie va ouvrir plus que ça son marché". Pour ce qui est de la sécurité énergétique du Japon , le ministre a préfère répondre qu'"il faut s'implanter en Algérie". Il a également invité les entreprises japonaises à être actionnaires des entreprises qui vont être créées dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, notamment l'industrie automobile, les nouvelles technologies de l'information, la sidérurgie, la pétrochimie, les textiles, la chimie. Dans ce cadre , il a souligné que l'Algérie a avancé en matière d'aménagement des zones industrielles spécifiques pour ladite stratégie ; il en existe trois actuellement en attendant d'élargir celles-ci dans le futur. Pour le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Reda Hamiani , il s'agit de trouver les voies et moyens de renforcer et de diversifier la coopération entre l'Algérie et le Japon . Il est question également de favoriser le développement de partenariats autrement plus diversifiés que par le passé dans tous les secteurs de l'activité économique. Selon le chef du FCE, l'examen de l'état des relations économiques et commerciales entre les deux pays porte, en effet, à penser que le potentiel de cette coopération n'est pas encore suffisamment exploité, malgré le fait que les échanges commerciaux ne cessent de s'intensifier. Le montant des importations de l'Algérie du Japon a pratiquement triplé entre 2002 et 2007, passant de quelque 373 millions de dollars US à plus de un (01) milliard de dollars. Elles sont concentrées pour plus de 90% sur les biens d'équipement et les demi-produits. Les exportations algériennes vers le Japon ont connu, en termes relatifs, une croissance plus importante sur la même période, passant de 37 millions de dollars US en 2002 à 257 millions de dollars en 2007, dominées pour plus de 98% par les hydrocarbures et les produits dérivés. Il a relevé que 11 grandes entreprises japonaises activent en Algérie dans des domaines tels les travaux publics, l'exploitation minière, le domaine pétrolier. Il a tenu aussi à souligner que, outre le pétrole et le gaz, l'Algérie dispose de bien d'autres ressources naturelles, telles que des réserves importantes de fer, de zinc, de phosphates et autres produits miniers, ainsi que de réels potentiels dans l'agriculture, la pêche, le tourisme et les services en général.