Les investissements japonais hors hydrocarbures restent dérisoires. La réunion de la 6e session du comité économique conjoint algéro-japonais permettra-t-elle de contribuer à un engagement plus important des entreprises nipponnes en Algérie ? Diversifier les relations économiques entre l'Algérie et le Japon, c'est l'objectif de la sixième session du comité économique conjoint algéro-japonais qui s'est ouvert hier à l'hôtel Hilton d'Alger. La tâche paraît compliquée. L'examen de l'état des relations économiques et commerciales entre les deux pays, exposé par le président du Forum des chefs d'entreprise, “laisse, en effet, à penser que le potentiel de cette coopération n'est pas encore suffisamment exploité”. Le montant des importations du Japon a pratiquement triplé entre 2002 et 2007, passant de quelque 373 millions de dollars à plus de un milliard de dollars. Les exportations algériennes vers le Japon ont connu, en termes relatifs, une croissance plus importante sur la même période, passant de 37 millions de dollars US en 2002 à 257 millions de dollars en 2007. “La tendance que révèlent ces chiffres est intéressante, et nous nous en réjouissons. Cependant, nous constatons que nos importations sont concentrées pour plus de 90% sur les biens d'équipement et les demi-produits. Quant à nos exportations, elles restent dominées pour plus de 98% par les hydrocarbures et les produits dérivés”, a indiqué M. Hamiani, relevant l'existence de 11 grandes entreprises japonaises activant en Algérie dans des domaines tels les travaux publics, l'exploitation minière, le domaine pétrolier… “Mais ici encore, nous observons que les investissements japonais sont plutôt concentrés dans le secteur des hydrocarbures”, a ajouté le président du FCE. Cette situation ne donne pas satisfaction au Forum des chefs d'entreprise. Même le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements se dit surpris par le fait qu'“il n'y ait aucun investissement japonais hors hydrocarbures”. Hier encore, le coprésident pour la partie japonaise du comité économique algéro-japonais, M. Yoshihiro Shigehisa, président aussi de JGC Corporation, a encore insisté sur la nécessité pour son pays “d'avoir des prix de l'énergie stable à moyen et long terme”, et d'assurer sa sécurité en termes d'approvisionnement en énergie. Les Japonais semblent méconnaître les changements intervenus en Algérie. Du coup, M. Yoshihiro Shigehisa suggère une plus grande ouverture du marché algérien. Le ministre de l'Industrie a répondu que le marché est totalement libre. “Le marché est la seule dynamique qui fait fonctionner l'économie nationale. L'?tat est absent de la dynamique économique”, évoquant “le réamorçage du développement industriel” à travers la mise en place des sociétés économiques de développement. “Je ne vois pas comment s'ouvrir davantage. Le système douanier est le plus libéral de la sous-région. Le taux de protection moyen est estimé à 11%, le plus faible de la région”, a ajouté le ministre. M. Temmar précise, par ailleurs, que “le code des investissements n'a pas changé”. Le Forum des chefs d'entreprise plaide pour le développement de partenariats autrement plus diversifiés que par le passé. “Nous avons la conviction que la coopération entre le Japon et l'Algérie peut se déployer plus largement si nous organisons le contact direct entre nos entreprises, dans tous les secteurs de l'activité économique”, a affirmé le président du FCE. Les progrès réalisés en Algérie, sur le plan des réformes, justifient que les investisseurs japonais ont confiance dans une économie et un pays qui sont indiscutablement une économie et un pays d'avenir. Réda Hamiani estime que l'expérience des entreprises japonaises est précieuse pour les entreprises algériennes. Le président du FCE a affirmé que les entreprises japonaises pourraient accroître leur position sur ce marché. “Elles gagneraient, pour cela, à entrer dans des partenariats avec les entreprises algériennes et à s'y implanter plus résolument par l'investissement.” Meziane Rabhi