Il faut que l'investissement soit porteur du savoir-faire japonais dans les différents secteurs d'activité dans une logique gagnant-gagnant. La 6e session du Comité économique algéro-japonais a été ouverte, hier, à l'hôtel Hilton à Alger. Ce rendez-vous dont les travaux se poursuivent aujourd'hui, est marqué notamment, par la présence de pas moins de 90 hommes d'affaires japonais. Dans son allocution d'ouverture, M. Réda Hamiani, coprésident du comité, également président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a dressé la situation du climat d'affaires en Algérie. Ainsi, le conférencier qui a écarté les questions «algéro-algériennes», a indiqué que les relations entre les deux pays ne sont basées, pour le moment, que sur le secteur des hydrocarbures. Il a précisé dans ce contexte que durant la période 1992-2007, l'Algérie n'a importé du Japon que 4% du total de ses importations. Ce volume, plus que minime, est constitué à 95% d'équipements industriels et semi-produits. En 2006, a-t-il ajouté, le volume des exportations algériennes vers ce pays asiatique n'est que de l'ordre de 57 millions de dollars. Le volume des importations était, quant à lui, estimé à 1 milliard de dollars en 2007. «On ne veut plus se contenter d'une coopération qui se limite à l'échange de nos importations (équipements industriels et semi-produits) contre les hydrocarbures», a déclaré Réda Hamiani. Selon lui, cette rencontre est venue à point nommé pour permettre aux entreprises nippones d'intensifier leurs investissements hors hydrocarbures en Algérie et d'investir dans des secteurs aussi vitaux les uns que les autres, comme par exemple celui de l'agroalimentaire. Seulement, le président du FCE pose comme condition que l'investissement soit porteur du savoir- faire japonais dans les différents secteurs d'activité et cela dans une logique gagnant-gagnant. De son côté, M.Yoshihiro Shigehisa, également coprésident du comité en question, a souligné, lors de son intervention, qu' «il est temps de penser à la période post-hydrocarbures si on veut construire un partenariat solide et durable». M.Shigehisa qui a invité les hommes d'affaires japonais à s'impliquer davantage dans des investissements de nouveaux secteurs d'activité (industries mécaniques, services de télécommunication, logement...) sur le sol algérien, a souligné que son pays dispose de plus de 400.000 entreprises dont 1500 grandes sociétés travaillant avec les technologies de pointe. C'est dire les opportunités que peuvent apporter les Nippons si leurs entreprises étaient présentes chez nous. Selon lui, le marché algérien est devenu plus attrayant. Ce qui ne devrait pas laisser indifférents les hommes d'affaires japonais. Par ailleurs, l'intervenant a mis l'accent sur la nécessité pour l'Algérie de signer davantage d'accords de libre-échange. Et, dira-t-il: «Nous pouvons contribuer avec notre expérience au développement et à l'amélioration de la situation économique de l'Algérie et notamment dans le domaine de l'énergie.» Aussi, M.Shigehisa qui espère voir créer une zone de libre-échange entre les deux pays en 2017, a invité les autorités algériennes à s'orienter plus sur l'économie de marché. Cette invitation lui a valu une réponse cinglante de Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. «Le marché algérien est totalement ouvert et libre», a-t-il rétorqué lors de son intervention. Le ministre qui s'est dit impressionné par la forte présence des hommes d'affaires japonais aux travaux de la session, a souhaité par contre, envoyer une trentaine d'hommes d'affaires algériens au Japon pour travailler dans des entreprises nippones. Tout en invitant le Japon à aider l'Algérie dans le processus d'intégration à l'OMC et au renforcement de la présence des entreprises japonaises, M.Temmar a fait remarquer à M.Shigehisa qu'il n'y a aucun investissement japonais hors hydrocarbures en Algérie.