D'ici 2009, une superficie de 10 000 ha sera consacrée pour la production des semences de la pomme de terre, qui a connu une pénurie et une flambée des prix ces derniers mois. C'est ce qu'a indiqué le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au sein du ministère de l'Agriculture , Amar Assabah, en marge de la rencontre d'évaluation du PNDAR tenue mercredi dernier à Alger. La superficie cultivée en pomme de terre est en augmentation continue. De 1 500 ha en l'an 2000, elle est passée à 1 500 ha en 2006 avant que les autorités concernées n'envisagent de la faire passer à 10 000 ha dans les deux ans à venir, pour une production de 150 000 tonnes de semences. Selon les responsables du ministère de l'Agriculture , cette décision a été prise dernièrement dans l'objectif de redynamiser la production, satisfaire le besoin national et baisser les prix de ce produit de large consommation. Ce qui ne peut que réjouir le consommateur algérien qui s'est habitué à " la patate " au point où il ne peut plus s'en passer. Eh oui, c'est comme ça. ce n'est d'ailleurs pas spécifique à l'Algérien puisque de nombreux pays, notamment africains ont adopté ce trésor enfoui dans leur habitudes culinaires. Plus de 7,5 millions de tonnes de pommes de terre récoltées en 1992. Mais 11,7 millions de tonnes en 2002. Soit une progression de 52 % en dix ans ! Rares sont les denrées vivrières qui ont connu un tel boom en Afrique au cours de la dernière décennie. Timidement cultivé jusque-là dans quelques pays du continent, le tubercule d'origine latino-américaine a définitivement séduit producteurs et consommateurs. Enthousiaste, l'Organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pronostique : "Si cette tendance se confirme, en moins d'une génération, la production de pommes de terre sera concentrée en Asie, en Afrique et en Amérique latine. La pomme de terre devient pour les populations croissantes de ces régions une source de plus en plus importante de nourriture, et de revenus pour les ruraux" . Témoin l'Afrique australe, où sévit actuellement une sévère crise alimentaire. Les tubercules ont mieux résisté que les céréales. La consommation a donc fait un bond extraordinaire. Certes, une poignée de producteurs dont l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Maroc, l'Algérie et le Malawi totalisent plus des trois quarts de la récolte. Mais le nombre de pays pratiquant la culture de la pomme de terre ne cesse d'augmenter. Ils sont maintenant 34 à en cultiver, en quantité plus ou moins importante. L'Afrique ne fait que rattraper une tendance mondiale : la pomme de terre est en effet, en quantités récoltées, la deuxième culture vivrière au monde. Elle nécessite peu d'entretien et ses qualités nutritives sont, également, reconnues. Mieux encore, le produit peut s'assaisonner de mille manières, ce qui ravit la ménagère africaine qui peut l'accommoder en frites, purée, flocons ou chips, mais aussi l'intégrer dans les ragoûts comme le fait si bien la ménagère algérienne.