Une délégation représentant des groupes de production de semences de pomme de terre à la province canadienne Prince Edward Island (PEI) a fait le déplacement en Algérie récemment à l'invitation du gouvernement. Les autorités algériennes, qui souhaitent organi-ser la filière pomme de terre et la professionnaliser, ont, donc, fait appel au savoir-faire canadien. L'objectif du gouvernement algérien est d'arriver à mettre en place un marché équilibré qui concilie les intérêts des producteurs et des revendeurs et les droits des consommateurs. La filière de la pomme de terre connaît, d'une manière récurrente, des perturbations. Le prix du fameux tubercule atteignait parfois des seuils intolérables pour le commun des ménagères. Même les wilayas à fort potentiel avaient enregistré, au printemps dernier, une baisse de la production, notamment la wilaya de Aïn Defla qui fournirait jusqu'à 25% des besoins de la population et de l'industrie de la transformation. La situation était telle que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en place le système de régulation des produits agricoles de première nécessité (Syrpalac). Mis en œuvre en août 2008, le Syrpalac est un système qui récupère l'excédent de production de la pomme de terre en la stockant dans des chambres froides pour être déstocké à la demande du marché. Le ministère a augmenté les capacités de stockage dont il dispose en récupérant les 300.000 m3 de chambres froides d'anciennes entreprises publiques. Les Algériens seraient bien déterminés à acquérir des semences canadiennes afin d'améliorer le rendement et, par ricochet, la production. «Les Algériens ont des objectifs bien précis pour augmenter leur production et ils ont besoin d'une semence de qualité comme la nôtre qui est historiquement connue», a indiqué Greg Donald, directeur général de PEI Potato. Si l'Algérie fait des commandes, PEI développera des variétés de semences adaptées au marché algérien, a ajouté M. Donald. PEI Potato espère, à travers d'éventuels contrats, redorer le blason de la pomme de terre canadienne terni par les importations effectuées en 2007 et dont le bateau a été éconduit par les autorités algériennes en raison de la présence d'une quantité infestée de vers et originaire du Québec. La délégation canadienne était composée également de représentants de l'agence d'inspection de l'alimentation et de divers opérateurs canadiens. Le ministère de l'Agriculture ambitionne, via sa nouvelle stratégie, de produire à l'horizon 2014, près de 33,6 millions de quintaux de pomme de terre de consommation, agissant essentiellement sur la productivité, avec une production de semences de 1.500.000 quintaux sur une superficie de 10.000 hectares. Les superficies consacrées à la culture de pomme de terre étaient de 34.000 ha en 2009 contre 31.500 ha en 2008.