L'Algérie veut augmenter ses capacités de production de ciment. Le programme d'extension des cimenteries publiques pour un investissement total de 780 millions de dollars annoncé il y a quelques mois vient d'être officiellement lancé. L'information a été rapportée par le journal électronique toutsurlalgerie qui cite comme source la Société de gestion des participations ciment. Le projet, piloté par le groupe des ciments de l'Est (ERCE GIC), vise à augmenter de 6 millions de tonnes supplémentaires par an, les capacités de production de trois grandes cimenteries publiques : Ain El Kébira (Sétif), Chlef et Béni-Saf (Aïn- Témouchent). Pour Aïn El Kébira, le projet est dans une phase avancée. Le groupe ERCE est actuellement en phase de sélection d'un partenaire étranger pour la construction "clés en main" d'une nouvelle ligne de production d'une capacité de 6000 tonnes par jour, soit 2,2 millions de tonnes par an. Ces extensions devraient être réalisées d'ici à 2012 via trois nouvelles lignes de production installées dans ces cimenteries. Ce plan d'investissement doit être financé à 70% par la Banque extérieure d'Algérie (BEA), selon la même source. La Banque extérieure d'Algérie et la SGP Groupe des industries des ciments (GICA) ont signé une convention l'été dernier pour le financement de trois cimenteries. La convention avait porté justement sur un investissement de 780 millions de dollars au profit de trois cimenteries, à savoir la Société des ciments de Aïn El-Kebira dans la wilaya de Sétif, la Société des ciments de Chlef ECDE, et enfin la Société des ciments de Béni Saf. Les investissements qui seront consentis (BEA 70% et le reste pris en charge par les cimenteries en question) visent l'extension des capacités de ces cimenteries par le lancement d'autres lignes de production. D'après le président du directoire de la SGP-GICA, M. Aïbeche, la signature de la convention-cadre représente le passage à une " étape qualitative " dans les relations avec la BEA, qui a, faut-il le rappeler, opté ces dernières années pour le financement des grandes entreprises, à leur tête toutes celles qui exercent dans le secteur des hydrocarbures. Avec ces extensions, ce sont pas moins de 6 millions de tonnes de ciment de plus qui seront injectées sur le marché. Le responsable de la SGP-GICA fera savoir que les investissements dont bénéficieront les trois cimenteries pourraient atteindre le 1 milliard de dollars. Il a annoncé que d'ici l'année 2012, les cimenteries relevant du secteur public atteindront, selon les prévisions, une production de 18 millions de tonnes. Avec l'extension, GICA entre dans la deuxième phase stratégique de son développement. En 2007, la production des cimenteries publiques a atteint plus de 11 millions de tonnes, soit une croissance annuelle de 8%. Il y a lieu de souligner que les trois cimenteries qui vont bénéficier des extensions produisent actuellement 4,5 millions de tonnes de ciment. Pour le moment, la capacité de production des douze cimenteries publiques est de 11,6 millions de tonnes et devrait atteindre 18 millions de tonnes par an en 2012. Par ailleurs, Lafarge dont la capacité de production actuelle est de 8 millions de tonnes par an compte produire 15 millions de tonnes de ciment par an en Algérie à l'horizon 2015. La Sonatrach a, de son coté décidé d'investir dans le ciment en reprenant le projet de la cimenterie de Relizane au suisse Holcim, et le groupe Cevital ambitionne de construire en 2009 trois cimenteries, une à Constantine, la deuxième à l'ouest et la troisième au le centre du pays.