L'Algérie a abrité hier un séminaire consacré à la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest avec la participation de plusieurs experts notamment Américains et Africains. A cette occasion , le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a mis l'accent sur la problématique du financement du terrorisme en Afrique qui constitue, selon lui un thème d'une "actualité brûlante". Dans ce sens, il a appelé la communauté internationale à soutenir l'Afrique, notamment dans la lutte contre la drogue et le crime, afin de lui permettre de se doter d'instruments juridiques et de structures, à même de se conformer aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. A ce titre , il a expliqué que l'effort doit porter notamment sur le développement de la formation en matière de justice pénale et sur l'assistance technique qui doit tenir compte du développement des secteurs financiers et des risques propres à chaque pays. Dans son intervention, prononcé à l'occasion , il s'est prononcé pour une détermination "sans faille" dans la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique. En outre , il a illustré le rôle d'avant-garde joué par l'Algérie dans la mobilisation et coordination de la lutte contre le terrorisme, en soulignant que c'est en Algérie que l'Afrique a sérieusement pris conscience de ce danger en s'impliquant résolument dans la lutte universelle contre le terrorisme lors du sommet de l'organisation de l'Unité africaine en 1999. En évoquant la loi du 6 février 2005 qui, en Algérie, " constitue le cadre de référence de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, laquelle "s'inspire largement de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme du 9 décembre 1999". Messahel a affirmé que la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent est rendue davantage plus ardue et constitue un véritable défi pour la région sahélo-saharienne, déplorant, en revanche, "l'impuissance incompréhensible" de certains Etats de la région devant les trafics qui se pratiquent à leurs frontières. Pour sa part, le directeur du CAERT, Boubacar Gaoussou a exhorté ces pays à réfléchir sur la manière d'empêcher, les réseaux terroristes d'Al-Qaida au Maghreb islamique et le recours, par cette organisation, à des sources de financement, tels que le kidnapping et les rançons, la prise d'otages, le racket, le commerce de drogue et la contrebande. Pour sa part , l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, David Pearce, a indiqué que ce séminaire a pour but non seulement de renforcer les capacités des organisations régionales et sous-régionales de l'Afrique en contre-terrorisme, mais aussi de pérenniser la coopération entre et au sein des organisations qui luttent contre le terrorisme. Selon ce responsable Américain , il s'agit d'élargir le champ de la formation et de l'éducation sur les menaces et vulnérabilités liées au terrorisme et de trouver des manières constructives de les gérer. A ce titre , il a affirmé qu'il faut encourager le développement économique des pays africains, en vue d'enlever toute couverture politique aux terroristes, tout en procédant à l'isolement de leurs sources de financement. A souligner que durant cinq jours , les concertations vont focalisé sur le renforcement des capacités pour lutter contre le financement du terrorisme, grâce à l'amélioration des services de renseignement financier, la prévention d'abus par des organisations à but non lucratif et l'instauration de mesures contre le blanchiment d'argent.