Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, rencontrera les 48 walis du pays au début de mois de janvier prochain, ont indiqué des sources proches du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. A l'ordre du jour de cette conférence, c'est le secteur de l'agriculture qui sera débattu en exclusivité. En effet, les mêmes sources ont précisé que le président de la République procèdera avec les premiers magistrats des 48 wilayas du pays à l'engagement officiel des contrats de performance pour le développement des différentes activités agricoles. Les contrats de performance en question, tel qu'ils sont énoncés dans la loi portant orientation agricole, promulguée au mois d'août dernier, visent, dans leur finalité, à conditionner le soutien accordé par l'Etat aux exploitants agricoles par des obligations de résultats. Le chef de l'Etat, en revanche, instruira, à l'occasion de la réunion de janvier prochain, les walis d'assurer le suivi du fonctionnement des différentes filières agricoles dans leurs wilayas respectives. Pour ce faire, aux termes de ces nouveaux contrats de performance, l'exploitant agricole se verra dans l'obligation de présenter son plan d'action pour la période allant de 2009 à 2013 ainsi que les résultats qu'il escompte réaliser. Ainsi, il faut dire que le gouvernement s'attelle à assainir le secteur de l'agriculture, dans le but, notamment, de remettre de l'ordre dans la politique des aides et subventions accordées aux agriculteurs. Désormais, avec le suivi rigoureux et ferme que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est appelé à instaurer, ces subventions ne bénéficieront qu'aux agriculteurs qui exercent effectivement. De même, il n'y aura plus d'aides versées préalablement, comme cela a été illustré par Rachid Benaïssa, lors de la rencontre qu'il a eue avec les cadres de son secteur au mois de juin dernier, "l'agriculteur doit nous montrer de quoi il est capable d'abord, les aides de l'Etat viendront après". Dans le même sens, le ministre n'a pas été tendre avec certains services de l'administration régissant ce secteur ni avec certaines chambres de l'agriculture au niveau de certaines wilayas et d'autres exploitations agricoles qu'il a accusés ouvertement d'entraver le progrès des activités de l'agriculture. Même en matière de crédit à l'agriculture, une nouvelle stratégie vient d'être lancée, et ce, dans le but d'éviter les erreurs du passé. Dans cette perspective, le chef de l'Etat a déjà instruit les responsables du secteur pour faire des deux banques publiques, qui sont la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural) et la CNMA (Caisse nationale de la mutualité agricole), des instruments financiers dédiés exclusivement à l'accompagnement des investissements dans le secteur de l'agriculture. La mise en œuvre des contrats de performance en question devrait être précédée de l'identification des potentialités de chaque région pour concentrer les efforts du développement sur les filières agricoles en fonction des spécificités géographiques ou climatiques de chaque région.