Les recettes pétrolières de l'Algérie pourraient s'établir entre 75 et 76 milliards de dollars pour l'année 2008, a déclaré jeudi le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chekib Khelil. Malgré cette révision à la baisse des prévisions des recettes pétrolières du pays qui tablaient en mai dernier sur un montant de 80 milliards de dollars, " les revenus attendus allant entre 75 et 76 milliards de dollars restent un record " pour l'Algérie, a indiqué M. Chakib Khelil dans une interview à la Radio nationale. La chute des cours mondiaux du pétrole s'est traduite pour l'Algérie d'une baisse de l'ordre de 5 milliards de dollars depuis juillet jusqu'à maintenant, a précisé le ministre. Les revenus pétroliers de l'Algérie s'étaient établis à 59 Milliards de dollars en 2007. L'année avait bien commencé pour l'Algérie. Les recettes avaient atteint un montant de 32 milliards de dollars durant la période de janvier au 15 mai 2008. Ce montant représentait plus de 54% des recettes des exportations des hydrocarbures de l'Algérie sur toute l'année 2007. Le ministre de l'Energie avait alors estimé que les revenus pétroliers de l'Algérie pourraient s'élever à 80 milliards de dollars à la fin 2008 si les prix du pétrole restent à leur niveau actuel. La contraction du prix du pétrole vers 30 dollars, voire moins, est, bien entendu, une fort mauvaise nouvelle, mais ce n'est pas la catastrophe absolue. Avec des réserves de change qui avoisineraient, à la fin 2008, les 150 milliards de dollars, l'Algérie a les moyens de couvrir ses importations pendant 3 ans au moins, même si le baril atteint son niveau plancher. Toutefois, l'assurance que fournissent ces chiffres n'est pas tout à fait absolue. En effet, concernant l'impact de la crise financière qui secoue les marchés financiers mondiaux sur les revenus de l'Algérie, tirés principalement de la fiscalité pétrolière, il n'est pas à écarter des répercussions à l'avenir sur l'économie nationale, et ce, en tenant compte de la récession économique que cette crise risque d'engendrer avec ce que cela induit comme recul de la demande pétrolière sur les marchés internationaux. D'ailleurs, le président de la République a noté, lors du dernier Conseil des ministres, que la crise a montré la fragilité actuelle de notre économie et l'illustration de " notre aisance financière ". La crainte de ce genre de récession nous impose des réflexes plus pragmatiques dont la réhabilitation de la valeur travail et de la pérennité du développement durable, avait affirmé le président de la République.