La communauté universitaire de Mostaganem a appelé à prendre plusieurs mesures pour lutter d'une manière "plus efficace" contre la violence au sein des établissements universitaires, indique jeudi la communauté dans une déclaration. A la veille d'une cérémonie de baptisation d'un auditorium du nom du professeur assassiné Benchehida Mohammed, qui aura lieu le 16 décembre prochain, la communauté universitaire de Mostaganem a plaidé pour "une prise en charge immédiate, urgente et sérieuse de ce problème avant qu'il ne gangrène complètement l'université algérienne". Afin d'éradiquer la violence "durablement" des universités algériennes, des "mesures symptomatiques" ont été recommandées, à savoir la création d'un fichier national répertoriant tous les actes de violence physique commis au sein des campus, ainsi que la sanction immédiate des auteurs. Dans le même cadre, la communauté universitaire a appelé à la réactivation au sein des établissements, des commissions paritaires et conseils de discipline afin de traiter "avec célérité" tous les cas de violence.Comme autres mesures, la communauté a plaidé pour la création d'un audit social de l'université algérienne, de ses composantes humaines, culturelles et sociologiques, puisque "la compréhension de la “sociologie universitaire” algérienne permet en effet d'apporter un traitement fondamental du phénomène". Elle a également plaidé, pour l'institution, au niveau de chaque université, de cellules de médiation et de communication chargées de gérer et aplanir les situations conflictuelles qui surgiraient des relations entre l'administration, les enseignants et les étudiants. Condamnant fermement la violence "sous toutes ses formes" au sein et en dehors des établissements universitaires, le corps universitaire a souligné que l'éradication de ce phénomène est "l'affaire de tous et de chacun d'entre nous".Elle a appelé, pour l'occasion, tous les membres de la famille universitaire, à "s'investir des valeurs morales et éthiques qui font la noblesse de notre métier et de nos missions de formation et d'éducation des générations futures". A ce titre, elle a noté "avec désolation" la montée des actes de violence au sein des universités algériennes, précisant que la violence, qui a causé l'assassinat d'un enseignant dans l'exercice de ses fonctions, "est inscrite dans le quotidien de la vie universitaire, par la fréquence de ses actes et la gradation de leur gravité"."La sacralité des campus universitaires n'est légitime que dans la mesure où elle assure la confrontation des idées dans un climat de liberté et respect mutuels", précise-t-on."En plus de sa mission de consignataire de la science et du savoir, l'université possède une mission sociale non moins importante car elle constitue le lieu d'éclosion des idées modèles de société qui fondent les civilisations humaines", relève la déclaration. A rappeler que le professeur en informatique à l'université de Mostaganem Benchehida Mohammed a été assassiné le 18 octobre dernier par l'un de ses étudiants dans l'enceinte de l'université.