Par Mohamed Latrech "Il faut se départir des anciennes perceptions et établir des liens de confiance entre les compétences nationales internes et les compétences algériennes établies à l'étranger", ont estimé les participants au 2e séminaire national sur le thème "Les compétences algériennes à l'étranger : remobiliser et transférer les connaissances". Il est de plus en plus reconnu que les travailleurs qualifiés contribuent à la croissance économique et au progrès de leur pays d'accueil, en particulier dans les domaines de la recherche, de l'innovation et des compétences entrepreneuriales, comme le montrent tous les gagnants de prix Nobel américains nés à l'étranger ou les créateurs d'entreprises de haute technologie (Intel, eBay et autres start-ups à succès). Pour qu'un pays soit attractif pour les travailleurs hautement qualifiés - tant pour les Algériens expatriés que pour les talents étrangers - la meilleure stratégie consiste à développer des pôles d'excellence pour la recherche scientifique et à créer un climat favorable au développement de l'innovation technique et à la création d'entreprises. Mais la tâche n'est pas aisée et peut prendre du temps. L'exemple de l'Inde est plus qu'illustratif. Ce dernier a investi en capital humain dans le domaine de la science et de la technologie et consacre des moyens colossaux à la recherche et au développement depuis les années 1950. Autre exemple, la Chine, qui a récemment lancé un programme visant à hisser une centaine d'universités au niveau des meilleurs établissements du monde, afin non seulement de dispenser un enseignement supérieur de qualité, mais aussi d'offrir des postes aux enseignants et aux chercheurs. Aussi, l'Algérie est-elle tenue de mettre tout en œuvre afin d'adopter une nouvelle stratégie pour mobiliser ses compétences à l'intérieur et à l'extérieur. C'est en somme, ce qui s'est dégagé comme principale recommandation lors de ce séminaire sur les compétences algériennes établies à l'étranger. Les Etats-Unis demeurent, à ce titre, le premier pôle d'attraction pour les travailleurs qualifiés étrangers. 40 % des résidents nés à l'étranger ont un niveau d'éducation tertiaire. Depuis le début des années 1990, environ 900 000 travailleurs qualifiés, principalement des informaticiens en provenance d'Inde, de Chine, de Russie et de l'Algérie, ont immigré aux Etats-Unis dans le cadre du programme d'octroi de visas temporaires. De fait, l'enseignement supérieur est une voie importante de captation de matière grise étrangère.