La création en Algérie d'un Institut de recherche sur le développement humain durable en Afrique (IRADDA) constitue une valeur ajoutée dans les domaines de la recherche et de la formation et également une valeur ajoutée pour l'Algérie à travers son internalisation académique et de par les possibilités de collaborer avec d'autres instituts et organismes relevant des Nations unies. C'est en ces termes qu'a souligné, jeudi, Konrad Osterwalder, recteur de l'Université des Nations unies (UNU), l'intérêt qu'il revêt pour cette dernière et pour l'Algérie. "Il s'agit d'un programme ambitieux mais réalisable par la volonté de l'Algérie, pour en prendre la responsabilité et en assurer le leadership dans les domaines déjà définis, à savoir l'enseignement, la santé et l'égalité entre les sexes", a déclaré M. Osterwalder lors d'une séance de travail avec le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Barbès, articulée autour des modalités pratiques de mise en place de cet institut de recherche. Tout en soulignant que ce genre de départements n'existent que dans les pays développés qui ont les capacités de prendre à 100% en charge leur création, M. Osterwalder a expliqué dans ce contexte, que l'UNU a instauré une nouvelle stratégie obligeant chaque institut à créer deux campus. L'un dans le pays hôte et un autre dans un pays développé afin d'éclore un jumelage et un partenariat solide entre les scientifiques. En outre, les instituts relevant de l'UNU ne doivent pas se focaliser seulement sur l'enseignement de base, ils sont dans l'obligation d'introduire dans leur programmes l'aspect formation et recherches. Par ailleurs, le recteur a tenu à rappeler que l'institut ne sera pas créé pour concurrencer les université algériennes mais collaborer avec elles, tout en précisant que cet organe ne sera pas destiné uniquement à la post-graduation (master et doctorat), mais également à la recherche, proportionnellement aux besoins du pays hôte. Au cours d'une conférence de presse tenue vendredi au siège du CNES, M. Barbès a indiqué que "le financement de cet outil pédagogique et didactique sera partiellement couvert par notre pays tout en allant chercher ailleurs d'autres sources de financement. Le Japon a exprimé d'ores et déjà sa disponibilité de nous porter aide dans ce sens". Concernant l'opérationnalisation et la concrétisation de ce projet, Babès dira "qu'en théorie ça pourrait être pour l'automne 2009". Dans le même contexte, Barbès et son interlocuteur ont convenu d'accélérer la mise en œuvre de l'étape finale du projet. D'ailleurs "d'ici 6 mois on aura mis en place toutes les modalités pratiques", a-t-il ajouté. A la fin de la séance du travail, M. Osterwalder a déclaré : "J'ai déjà le sentiment qu'à la fin de ma visite en Algérie, le plan inhérent à la création de cet institut serait complètement prêt. Je suis venu dans la perspective d'accorder nos violons sur le contenu et sur quelques aspects relevant de la novelle stratégie de l'UNU vis-à-vis de la création d'instituts". Et d'ajouter : "Après m'être entretenu avec les membres du CNES, j'ai un fort sentiment que cet institut sera le plus grand institut des Nations unies". A noter que si le projet se concrétise, il serait ainsi le 2e institut de l'UNU basé en Afrique, après celui du Ghana spécialisé dans la gestion des ressources naturelles. En outre, il est nécessaire de signaler que cet institut aura à prendre en charge les questions sensibles liées au développement humain et à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique. Une des questions cardinales est de savoir comment construire un développement durable dans un continent ravagé par les guerres, la pauvreté, les maladies, l'incertitude politique, et la précarité économique. C'est à toutes ces questions que s'attachera le futur institut UNU-IRADDA. On précise, enfin, que les domaines de prédilection quant à la conduite de ses activités, sont génériquement reliés aux thématiques de la paix et de la gouvernance, ainsi qu'à celles de l'environnement et du développement durable. H. M.