«Ils sont au nombre de 13 de par le monde et ils n´existent que dans les pays développés.» Alger abritera prochainement un Institut pour la recherche du développement durable en Afrique, (Iradda) à l'initiative de l'Université des Nations unies (UNU). La nouvelle a été annoncée jeudi à Alger par le professeur Konrad Osterwalder, sous-secrétaire général des Nations unies en charge du rectorat de l'UNU. L'institut d'Alger, rattaché à l'université des Nations unies, sera mis en place en coopération avec le Conseil national économique et social (Cnes), comme convenu dans le protocole d'accord signé en 2006. «Il s'agit d'un programme ambitieux mais réalisable par la volonté de l´Algérie, pour en prendre la responsabilité et en assurer le leadership dans les domaines déjà définis, à savoir l´enseignement, la santé et l´égalité entre les sexes», a déclaré M.Osterwalder lors d´une séance de travail avec le Cnes. Ce nouvel institut va donc plancher sur les problèmes spécifiques à l'Afrique. Ces trois domaines de recherche «sont prioritaires» selon le recteur de l'Université des Nations unies. Cette recherche pratique et opérationnelle devrait avoir pour centre d'intérêt la personne. Mettant en exergue l'importance de cet institut, le recteur de l'UNU a déclaré que «cette structure constitue une valeur ajoutée pour l´Algérie dans les domaines de la recherche et de la formation». Ce genre de département, on n'en trouve pas partout à travers le monde, ils sont rares, a-t-il précisé, «ils sont au nombre de 13 de par le monde et ils n´existent que dans les pays développés qui ont les capacités de prendre à 100% en charge leur création», souligne M.Osterwalder. De son côté, le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, a mis l'accent sur les problèmes auxquels fait face le continent noir et le rôle important que cet institut aura à assumer qui doit «transcender les clivages pour consacrer ses programmes de recherche pour répon-dre aux besoins des populations africaines». Cet institut sera, entre autres, dédié au développement humain durable en Afrique. Il prêtera une attention particulière au rôle de l'éducation comme potentiel de changement. En prolongement de l'institut, un observatoire sera mis en place. Il aura à prendre en charge, plus spécifiquement, les questions liées au développement humain et à l'atteinte des Objectifs du millénaire du développement (OMD) en Afrique. Le choix de l'implantation du 14e département de l'UNU à Alger n'est pas fortuit. «Je suis convaincu que les moyens sont là. Ça ne veut pas dire uniquement les moyens financiers, je suis sûr que la capacité intellectuelle et la volonté surtout, sont là», a souligné le recteur de l'UNU. Le nouvel institut, qui active dans d'autres secteurs, ne sera pas créée pour concurrencer les universités algériennes mais pour collaborer avec elles, a précisé M.Osterwalder: «Cet organe ne sera pas destiné uniquement à la post-graduation (master et doctorat), mais également à la recherche, proportionnellement aux besoins du pays hôte», a-t-il affirmé. On précise que l'université des Nations unies dont le siège est à Tokyo est composée de plusieurs centres et programmes de recherche à travers le monde. Les domaines de prédilection quant à la conduite de ses activités sont généralement reliés aux thématiques de la paix et de la gouvernance, ainsi qu'à celles de l'environnement et du développement durable.