Tous les ministres de l'Opep sont "favorables à une réduction" de la production de pétrole, a annoncé Chakib Khelil. Les prix du baril ont perdu plus de 70 % de leur valeur depuis leurs records de l'été dernier proches des 150 dollars, passant, même brièvement, sous la barre des 40 dollars début décembre. Ils ne permettent plus aux producteurs de couvrir leurs coûts de production et d'équilibrer leurs finances. La réunion, demain, des ministres de l'Energie de l'Opep doit donc déboucher sur une nouvelle réduction des quotas officiels de production, actuellement fixés à 27,3 millions de barils par jour. Le baril de brut montait, hier matin à Londres, comme à New York, prenant plus de deux dollars après les propos du secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, qui a estimé que le marché avait besoin "d'une réduction d'envergure" de la production. Vers 11h00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 48,27 dollars, en hausse de 1,84 dollar par rapport à la clôture de vendredi soir. A la même heure, à New York, le baril de "Light sweet crude" pour la même échéance s'échangeait à 48,14 dollars, prenant 1,86 dollar. Le marché pétrolier a besoin d'une "réduction d'envergure" de la production, a déclaré M. El Badri à son arrivée à Oran. "Le marché présente un excédent de 100 millions de barils", a-t-il ajouté. Peu après son arrivée à Oran, le président de l'organisation, M. Chakib Khelil, s'est dit "très pessimiste sur la demande", ajoutant que "tout le monde est favorable à une réduction (de la production), je n'ai aucun doute là-dessus". La demande "va chuter" l'année prochaine, a-t-il dit, précisant que l'Organisation s'attendait dans le pire des cas à une baisse de 500.000 barils par jour (bj) en moyenne en 2009, et dans l'hypothèse la plus optimiste à une progression timide de 200.000 bj. M. Khelil a également fait état d'un surplus de 400 millions de barils sur le marché. Le président de l'Organisation s'est, par ailleurs, réjoui du bon respect des décisions prises à l'automne: depuis septembre, l'Opep a annoncé deux réduction de sa production, retirant au total 2 millions de barils par jour du marché. Selon lui, les 11 pays soumis aux quotas respectent à "plus de 75%" de leur quota, l'Arabie saoudite ayant notamment atteint son objectif. M. Khelil s'est dit favorable à un prix de 75 dollars le baril, selon lui "bon pour tout le monde", consommateurs comme producteurs. Le président en exercice de l'Opep a, par ailleurs, souhaité que la Russie rejoigne l'Organisation. "La Russie donnera une importance particulière à l'Opep si elle la rejoignait, cela augmenterait la puissance de l'Opep en terme de contrôle de la production, qui serait aux environs de 50 % au lieu de 40 % de la production globale", a déclaré M. Khelil. "Nous souhaiterions un appui concret qui se réalise sur le terrain, nous avons toujours voulu qu'elle (la Russie) rejoigne l'Opep, c'est un pays membre observateur comme l'Angola était auparavant et l'Angola a pris la décision souveraine de rejoindre l'Opep", a-t-il déclaré à la presse. Le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, et le ministre de l'Energie, Sergueï Chmatko, sont attendus demain à Oran. "C'est une délégation qui va être très forte, avec une vingtaine de personnes. Nous espérons que leur décision sera à la mesure de la représentativité de leur délégation", a encore déclaré le président de l'Opep.