Le projet de création d'une usine de montage des tramways Alstom en Algérie, initié au lendemain de la visite du président français Nocolas Sarkozy en Algérie au mois de décembre 2007, sera réalisée dans le cadre d'une joint-venture entre Alstom et une structure ferroviaire algérienne. C'est ce qu'a annoncé M. Rafik Sana, P-DG d'Alstom Algérie, dans un entretien qu'il a "accordé récemment à l'hebdomadaire les Afriques". Celui-ci a d'ailleurs saisi l'occasion pour affirmer que l'usine en question ne sera pas forcément réalisée à Annaba. "Il n'a pas été question d'implanter le projet d'usine de montage à Annaba. On ne peut pas, nous seuls, décider du lieu d'implantation. (…) Annaba ou ailleurs, cela dépendra des études de faisabilité qui vont se faire. Il va falloir définir le périmètre de cette unité de montage, et, après cela, on verra les options. Annaba en est une parmi d'autres", a-t-il indiqué. Dans ce sens, M. Sana a indiqué que le projet en question a été validé lors de la visite du vice-président Alstom transport en Algérie, le 3 novembre dernier, lorsqu'il a rencontré le ministre des Transports, Amar Tou. Visite au cours de laquelle il a été convenu "de la mise en place d'une commission mixte dont les premières réunions vont avoir lieu début décembre. Elle sera constituée de responsables du ministère des Transports, de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et d'Alstom pour étudier la façon optimale d'implémenter ce projet. Les points qui seront étudiés sont, entre autres, le lieu d'implantation, les capacités de production, et, globalement, la stratégie de cette unité de montage". Concernant la production de l'usine et les possibilités d'exportations, le P-DG d'Alstom Algérie a insisté sur le fait que la priorité sera accordée aux besoins de l'Algérie, qui a de grands projets de tramways à Alger, Constantine et Oran. Il rappellera, dans ce contexte, qu'un métro et un tramway seront installés dans chaque grande ville. "Il n'y a pas de planning clairement arrêté pour ces derniers projets, mais on peut dire que, tous les deux ans environ, il y aura un nouveau tramway qui sera opérationnel dans une ville", a-t-il indiqué. Quant aux possibilités d'exportations, M. Sana s'est montré optimiste. "Si, sur un projet donné, il y a possibilité de faire appel à la production algérienne, pourquoi pas, puisque le tramway fabriqué en Algérie répondra aux normes internationales. Il n'y aura aucune différence avec ceux qui sont produits à La Rochelle", dira-t-il. Revenant sur la présence d'Alstom en Algérie, il indiquera que l'entreprises emploie 650 personnes, avec tout ce que cela implique comme investissement sur le plan de la formation (notamment à l'étranger), du développement, de la prise en charge et de la création de valeur ajoutée. Pour ce qui est des projets pris en charge dans le domaine des transports, il citera le projet d'électrification de la ligne ferroviaire de la banlieue d'Alger et les projets de tramway d'Alger, Oran et Constantine. Pour le Tramway d'Alger, Alstom est chef de file du consortium. Et pour les tramways d'Oran et de Constantine, Alstom est membre de consortiums avec respectivement l'espagnole Isolux Corsan et l'Italien Pizzarotti. Dans ce sens Alstom fournit l'ingénierie, la signalisation et les tramways. Dans le domaine de l'énergie, Alstom fournit une centrale électrique clé en main à Relizane, d'une capacité de 450 MW et conduit un consortium pour la réalisation d'une centrale à cycle combiné à Terga (Aïn Temouchent) d'une capacité de 1 200 MW. Alstom a également installé une centrale à F'kirina, et s'est engagé dans des opérations de réhabilitation d'autres centrales électriques. Aussi, M. Sana a insisté sur le fait qu'Alstom mise sur le développement de la sous-traitance en Algérie. " Nous avons une politique de recours à des sous-traitants algériens. Je prends par exemple le projet de station de Relizane, nous travaillons avec des sociétés algériennes telles que Etterkib et Inerga. Sans dévoiler les montants, qui sont confidentiels, je peux dire que les parties confiées à Etterkib et Inerga représentent plus de 50% des activités basées en Algérie. Plus de la moitié des activités de chantier sont effectuées par ces deux entreprises. Nous sommes pratiquement dans le même ordre sur le projet du tramway d'Alger, où nous faisons travailler des sociétés algériennes", a-t-il indiqué.