Le projet de réalisation d'une unité de montage de tramways en Algérie est en train d'avancer sérieusement, après les contacts pris tout récemment entre les responsables de cette société et les représentants du ministère des Transports. Si pour le moment le dossier est encore au stade de la réflexion et de l'étude, les deux parties semblent prêtes à concrétiser le projet. Contrairement à ce qui a été avancé çà et là, aucun lieu n'a été pour le moment choisi pour accueillir le siège de l'usine, nous a précisé hier M. Rafik Sana, président d'Alstom-Algérie, à l'occasion de l'ouverture des Journées technologiques françaises au Palais des Nations au Club des Pins. Si les discussions entamées entre les deux parties aboutissent, l'unité en question, qui nécessite un délai de 18 mois pour la mise en place de la structure, pourrait produire entre 30 et 50 tramways par an, selon M. Sana. Ce dernier nous apprend qu'une première réunion sur ce dossier aura lieu en décembre prochain afin d'examiner les différentes options qui se présentent pour ce projet. Il s'agira, en effet, de décider de l'envergure à donner au projet, des capacités de production de l'usine, de déterminer son coût et les effectifs qu'elle va employer. “Ce sera probablement une joint-venture entre Alstom et un partenaire algérien qui sera désigné par le ministère des Transports”, note notre interlocuteur qui affirme que le groupe français “est très favorable” à ce projet et cela “nous l'avons confirmé avec le ministre des Transports lors de notre rencontre, il y a quelques semaines”. Juste après sa nomination, le 1er octobre dernier, comme directeur de la zone Europe du Sud, qui englobe également le Maghreb, en remplacement d'Emilio Gallochio, Marc Chatelard a effectué une visite à Alger dont le but était de rassurer la partie algérienne sur le rattrapage du retard pris dans la réalisation du tramway d'Alger. La rencontre entre ce responsable et le ministre des Transports, M. Amar Tou, a permis d'évoquer le dossier relatif au projet de construction d'une unité de montage de tramways en Algérie. Une étude sera donc lancée pour connaître l'intérêt économique d'un tel projet. Le comité mis en place pour préparer les données techniques liées au dossier est constitué de représentants du ministère des Transports, de l'Entreprise du métro d'Alger et du groupe Alstom. Si le groupe français a montré son intérêt pour ce projet, c'est que le secteur du transport ferroviaire et notamment celui du tramway semble offrir des perspectives prometteuses grâce à la nouvelle politique gouvernementale en la matière. La multiplication de projets de tramways pour les grandes villes du pays constitue une opportunité à saisir pour le constructeur français. Alstom qui peut déjà se targuer d'avoir arraché les marchés relatifs à la réalisation des tramways d'Alger, d'Oran et de Constantine, a un œil grand ouvert sur les projets en étude, mais aussi sur les extensions envisagées aux lignes en chantier. H. Saïdani