Le commissaire subdivisionnaire de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a indiqué, jeudi à Boumerdès, que l'argent provenant du trafic de drogue est "la source principale", du financement du terrorisme et du crime organisé en Algérie et à l'échelle mondiale.Le commissaire Bouhenna Mohamed a souligné dans une communication animée au titre de la célébration de la Journée arabe de la police que "le blanchiment de l'argent de la drogue permet une très grande circulation des capitaux et, partant, plus de facilité dans le financement des différentes actions terroristes, notamment en procurant l'argent nécessaire à tous ceux qui encouragent, incitent et planifient ces opérations". De plus,il a fait remarquer que les groupes terroristes, au même titre que les organisations criminelles, "s'appuient sur d'autres sources de financement à l'instar du trafic d'armes, les dons anonymes, les kidnappings et les demandes de rançons". Parmi les autres activités illicites procurant des capitaux considérables à ces groupes, M. Bouhenna a cité la traite des humains, le trafic des organes humains, la fausse monnaie, la corruption, l'encouragement des réseaux illégaux d'immigration et le vol des antiquités et des œuvres culturelles de valeur. Il a expliqué que le premier pas vers le blanchiment "est franchi dès le dépôt de "l'argent sale" à la banque, ou le placement de cette argent dans des projets d'investissement. S'ensuit une série de "transactions financières, histoire de brouiller les pistes", a-t-il dit, afin de dissocier définitivement ces capitaux de leur source, pour enfin les "intégrer dans le réseau légal". "En dépit de leurs sources communes de financement, les organisations terroristes et criminelles poursuivent cependant des objectifs distincts", a affirmé M. Bouhenna. Pour lui, autant les "organisations criminelles optent pour la clandestinité comme mode opérationnel privilégié dans leurs opérations", "autant les groupes terroristes recherchent la publicité à la plus haute échelle possible pour leur actions criminelles qu'ils n'hésitent pas à reconnaître publiquement, dans un but purement idéologique", a t-il signalé. Il a estimé que les dangers collatéraux causés par ces deux types d'organisations à la société "sont les mêmes, au même titre que leur façon d'agir qui repose exclusivement sur la violence", tout en soulignant l'existence d'une relation "circonstancielle" entre eux. C'est pourquoi l'on assiste aujourd'hui, a-t-il relevé, "à un accroissement sensible de l'intérêt de la communauté internationale aux phénomènes de blanchiment d'argent, de financement du terrorisme et du crime organisé", selon ce responsable qui fait état de toute une panoplie de mécanismes et lois à l'échelle nationale et mondiale pour faire face à ces fléaux. Il a signalé, à ce titre, la promulgation par l'Algérie d'une loi en février 2005 relative à la prévention contre le blanchiment de l'argent et le financement du terrorisme.